Le nouveau champion de France, le Losc, est en difficultés financières, au point d’avoir changé précipitamment d’actionnaires cet hiver. Ce paradoxe n’est-il pas révélateur du malaise du foot français?

Jean-Pascal Gayant : Ses performances lui apporteront une bouffée d’oxygène grâce aux revenus de la Ligue des champions l’année prochaine, mais il n’est pas tiré d’affaire. L’histoire est assez dramatique, quand on y songe. Le Losc a un temps été sauvé par la ville, donc les contribuables, pour tomber aux mains de Gérard Lopez, un homme d’affaires luxembourgeois, qui s’était financé pour plus de 200 millions auprès du fonds «vautour» Elliot.

Il a dû lâcher prise, et maintenant, c’est Callisto, un fonds spécialisé dans le rachat d’entreprises en détresse, qui a pris les commandes. Ce dernier a remis de l’argent au pot pour éviter un dépôt de bilan. Mais il faudra encore trouver pas loin de 100 millions pour rééquilibrer ses comptes. Cela ne sera possible qu’en vendant des joueurs. Même si c’est difficile à réaliser pour les supporters, le Losc est devenu le jouet de financiers. Les Girondins de Bordeaux, nouvelle propriété de Gérard Lopez, sont dans une situation encore plus délicate.

La Ligue 1 était déjà en déficit chronique. Et ses pertes se sont encore envolées avec le Covid et l’affaire Mediapro, du nom de cet intermédiaire espagnol qui avait racheté les droits télé du championnat et qui s’est révélé incapable d’honorer son contrat.

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