
La Monnaie de Paris épinglée par la Cour des comptes. Dans un rapport publié le 11 septembre, l’institution chargée du contrôle des finances publiques, souligne qu’en dépit d’une hausse du chiffre d’affaires depuis 2021 — qui atteint 194 millions d’euros en 2024 notamment grâce aux Jeux olympiques de Paris — la situation financière de la Monnaie de Paris reste «fragile» et son modèle économique «à conforter». «A la suite du contrôle des comptes et de la gestion de l’établissement (2017-2024), la Cour souligne la fragilité du modèle économique, et relève des insuffisances sur les processus internes et la gestion des ressources humaines», écrit-elle.
Les Sages de la rue Cambon notent que l’évolution des modes de paiement a réduit fortement la commande publique : de 646 millions de pièces en 2019, l’Etat ne commande plus que 461 millions en 2025. L’activité de frappe de monnaies étrangères, bien que développée, subit, elle, une forte concurrence. En revanche, les monnaies de collection représentent aujourd’hui plus de 40% du chiffre d’affaires du site, en forte progression, passant de 43,8 millions d’euros en 2017 à 65,9 millions en 2023. Le rapport estime que ce segment est «sans doute l’activité la plus prometteuse».
Des défaillances dans la qualité de production
La Cour des comptes met en garde la Monnaie de Paris, qui «devra veiller à répondre aux différents problèmes de qualité de la production rencontrés ces dernières années». Parmi les anomalies signalées : un lot d’environ 220 médailles olympiques retournées sur les 5 000 produites, à cause de défauts de vernis ou d’oxydation. En outre, les délais de livraison ne sont pas toujours respectés et «d’autres incidents ont révélé l’insuffisante documentation des procédures internes, ainsi que des problèmes de non-conformité aux règles juridiques».
Fin 2023, environ 27 millions de pièces de centimes d’euros ont dû être détruites pour non-conformité. Et, en 2024, une pièce de collection à valeur faciale de 7,50 euros a été fabriquée sans autorisation réglementaire, pointe l’institution. En conséquence, «les processus de décision concernant le lancement de toute nouvelle production devront être formalisés. Ces constats soulignent la nécessité de refonder le contrôle interne et de créer une fonction d’audit interne».
Par ailleurs, la Cour met aussi en lumière le coût lié au «recours récurrent aux ruptures conventionnelles», substituts aux licenciements, et les transactions versées aux salariés quittant l’établissement. Elle relève également un non-respect du temps de travail des employés dans certains ateliers parisiens — autant de domaines dans lesquels la Monnaie de Paris devra s’améliorer.

















