Alors que l’exécutif cherche désespérément à trouver 40 milliards d’euros d’économies pour le prochain budget, une question revient régulièrement sur le tapis : combien coûtent les avantages des anciens Premiers ministres français ? Si, durant leurs fonctions à la tête du gouvernement, les locataires de Matignon sont amenés à se déplacer, à utiliser une voiture avec chauffeur ou encore à bénéficier de l’aide de nombreux collaborateurs, ces derniers gardent un grand nombre d’avantages une fois qu’ils ont quitté leur poste. Que ce soit des frais de secrétariat ou de transports avec véhicule et chauffeur, ces dépenses ont un coût. Et pas des moindres.

Face à ce constat, le député du Rassemblement national, Matthieu Marchio, a ainsi demandé par écrit au ministère de l’Économie à la fin du mois de janvier ce que représentent réellement ces frais chaque année, rapporte le HuffingtonPost. La réponse des services du Premier ministre, elle, a été publiée dernièrement au Journal Officiel. Ainsi, en 2024, les frais des anciens Premiers ministres ont connu une nette augmentation pour atteindre un total de 1,58 million d’euros, contre 1,42 million d’euros en 2023. Un montant - en hausse de plus de 20 % par rapport à 2022 - qui s’explique notamment par l’arrivée dans les calculs de trois anciens chefs de gouvernement en peu de temps, à savoir, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Michel Barnier.

Dominique de Villepin en tête du classement

Parmi les ex-Premiers ministres, c’est Dominique de Villepin - à la tête du gouvernement du 31 mai 2005 au 17 mai 2007 - , qui occupe la première place du classement. Avec 207 072 de dépenses, dont 198 805 euros de dépenses de personnel et 8 267 euros pour des dépenses du véhicule, l’homme politique aujourd’hui âgé de 71 ans devance Bernard Cazeneuve et ses 198 290 euros de dépenses. Suivent ensuite Jean-Pierre Raffarin (158 208 euros), Lionel Jospin (157 657 euros), Edith Cresson (157 223 euros), François Fillon (149 089 euros), Manuel Valls (123 508 euros) et Elisabeth Borne et ses 110 779 euros de dépenses.

Alors que le député Matthieu Marchio a fustigé de tels montants dans une période où l’État «demande des efforts financiers à tous les citoyens», Matignon a tenu à tempérer ces chiffres. En effet, ce dispositif de soutien accordé aux anciens Premiers ministres ne représenterait «qu’une très faible part du budget» de ses services. Par ailleurs, Matignon a tenu à rappeler que les dépenses de secrétariat sont limitées pour une durée de dix ans et jusqu’à l’âge de 77 ans. À noter également que pour les personnes qui ont accès à un dispositif similaire dans le cadre d’un mandat parlementaire ou d’une fonction publique, ces dernières ne peuvent le solliciter. C’est le cas notamment de Jean Castex, Gabriel Attal ou encore Elisabeth Borne. Quant aux dépenses liées aux véhicules, leur maintien s’explique par des raisons liées à la sécurité des anciens chefs de gouvernement.