«Pollution de l’Aroffe: des centaines de poissons morts.» Accident chimique ? Rejet sauvage dans le cours d’eau? Blouse blanche sur le dos, une vingtaine de lycéens de seconde à Vittel se penchent sur l’article, angoissant, tiré du journal «Vosges Matin», dans le cadre d’un programme proposé par l’association de sensibilisation La Vigie de l’eau. Alors que Jade, Antone et Titouan présentent les hypothèses de leur groupe de travail, le président de cette structure teste leur rigueur scientifique. «Je joue le rôle de l’affreux», s’amuse Marc Benoît, taquin. Barbe blanche et regard malicieux, il poursuit: « Pour l'instant, on les fait travailler sur la qualité de l'eau, peut-être qu’un jour il faudrait les lancer sur la quantité? »

Le président de cette association connue des Vittellois est bien le dernier à plaisanter sur le sujet. Car si l’eau des Vosges, mise en bouteille depuis cinquante ans, a fait rayonner le nom de la ville, sa raréfaction crispe désormais les visages. Et, alors que les arrêtés interdisant l’arrosage des jardins ou le remplissage des piscines se multiplient, les millions de mètres cubes prélevés chaque année par Nestlé, pour ses marques Vittel, Hépar et Contrex, agacent.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement