Selon les informations de Reuters, les dirigeants d'Airbus et de Saab ont reconnu, en marge d'un événement industriel européen, étudier ensemble de nouveaux appareils sans pilote destinés à accompagner les chasseurs actuels, comme l'Eurofighter Typhoon ou le Gripen E. Cet échange officiel est symptomatique d'un intérêt croissant pour les avions de combat collaboratifs, ces drones capables d'épauler les appareils pilotés lors de missions complexes. Un rapprochement entre les deux groupes pourrait même devenir un jalon stratégique, surtout si le programme SCAF (le futur avion de combat européen) devait échouer à surmonter ses difficultés.

Le directeur général du groupe suédois Saab, Micael Johansson, a rappelé à Reuters les liens existants entre les deux groupes, notamment grâce au système de guerre électronique Arexis déjà intégré aux Eurofighter allemands. «Nous avons discuté de la possibilité de faire quelque chose dans le domaine des appareils non habités qui complète nos chasseurs existants», a-t-il indiqué, précisant que Saab échange aussi avec d'autres entreprises. De son côté, Guillaume Faury, directeur général d'Airbus, a confirmé ces premiers contacts, assurant que les discussions portent sur les avions sans pilote et «sans lien avec le Scaf». «Aujourd'hui, les discussions que nous avons se déroulent directement entre Airbus et Saab, indépendamment des autres problèmes», a-t-il souligné.

Le projet SCAF traverse toujours une zone de turbulences

La réunion des ministres français, allemand et espagnol prévue le 11 décembre doit tenter de clarifier la trajectoire du SCAF. Ce dernier, évalué à 100 milliards d'euros, souffre depuis huit ans de retards et de divergences persistantes entre gouvernements et constructeurs. Jusqu'alors, la Suède avait choisi d’avancer seule avec le Gripen tandis que la France développait le Rafale et que plusieurs pays européens misaient sur l'Eurofighter.

Cette fois, l’équation est plus ouverte : Paris, Berlin et Madrid restent engagés dans le SCAF, quand Londres et Tokyo portent le GCAP, prêt à accueillir de nouveaux membres. La Suède, elle, n'a pas encore arrêté sa stratégie pour remplacer le Gripen. Du côté des marchés, l'annonce n'est pas passée inaperçue. Ce 5 décembre, Airbus gagnait près de 1% à Paris, reculant de 2,5% en hebdo, fragilisé par des problèmes logiciels et de qualité industrielle, note Boursorama qui ajoute que de son côté, Saab s'arroge plus de 3,3% à Stockholm.