Airbus au service de l’Allemagne ! Comme l’a appris le site Zone Militaire il y a quelques jours, l’avionneur européen a annoncé avoir noué un partenariat avec l’entreprise américaine Kratos Defense en vue de rendre plus européen son drone de combat Kratos XQ-58A Valkyrie. L’objectif pour Airbus Defence and Space ? L’équiper d’un système de mission fabriqué par ses soins et proposer ainsi à la Luftwaffe un «avion de combat collaboratif sans équipage» développé à partir du XQ-58A. Ce dernier a effectué son vol inaugural en 2019 et avait été lancé par un genre de catapulte monté sur des rails.

Comme le souligne Zone Militaire, ce drone de combat est capable de voler à la vitesse Mach 0,9, à une altitude maximale de 45 000 pieds (13 700 mètres) et possède une autonomie de 5 600 kilomètres. Il est également propulsé par un turboréacteur Williams FJ33 et emporte une charge utile de 270 kg en soute, soit l’équivalent de deux bombes GBU-39. Pour l’Allemagne, l’enjeu est crucial face aux nouvelles menaces. Ce partenariat doit permettre de livrer les drones d’ici 2029, ajoute Boursier.com.

Renforcer les capacités de défense de l’Europe ?

Pour Airbus, cela évite de créer un nouvel appareil, mais également d’intégrer ses propres technologies tout en respectant un calendrier défini. «Compte tenu de la situation géopolitique actuelle, nos clients ont exprimé un besoin urgent d’avions de combat collaboratifs, consommables et non consommables», a laissé entendre Michael Schöllhorn, le PDG d’Airbus Defence and Space.

Cette collaboration s’inscrit également dans la volonté allemande de développer certains «piliers» du projet de Système de combat aérien du futur SCAF, rappelle Zone Militaire. «Nous devons les avoir beaucoup, beaucoup plus tôt», avait mis en avant le général Ingo Gerhartz lors d’un entretien accordé à Defense News. Mais ce partenariat doit également permettre de «renforcer les capacités de défense de l’Europe tout en faisant progresser les relations transatlantiques au sein de l’OTAN».

Déjà au mois de juin, lors du Salon du Bourget, le premier groupe allemand d'armement, Rheinmetall, avait noué une alliance avec l’Américain Anduril, spécialisé dans les missiles de croisière et les drones de combat. L’accord, qui portait sur la production conjointe des missiles Barracuda et Fury, avait provoqué la colère d’industriels européens de la défense.