
La nervosité sur les marchés actions américains se mesure notamment via le VIX, l’indice de volatilité du S&P 500, également appelé «indice de la peur (sur les actions, NDLR)». Plus les investisseurs en actions sont stressés en réponse à un des facteurs (économiques, politiques, géopolitiques, etc…), plus le VIX grimpe. Et inversement, plus l’environnement dans lequel évoluent le S&P 500 se détend et plus le VIX baisse. Les contrats à terme (futures) sur le VIX peuvent être utilisés par les investisseurs pour se couvrir contre un risque. Si l’on pense que le S&P 500 (indice actions phare des Etats-Unis) va baisser en réponse à un événement stressant, alors on peut acheter des contrats sur le VIX pour se couvrir.
Et inversement, si l’on pense que l’épisode de stress va décroître, alors les acteurs de marché peuvent vendre leurs positions sur les contrats VIX. Dans le cadre de la guerre commerciale, qui s’est pleinement ouverte le mercredi 2 avril, «Jour de la Libération» selon Donald Trump, l’indice VIX s’est envolé à 60, un niveau que l’on retrouve uniquement lors des crises sévères et notamment les crises systémiques, comme la crise des subprimes ou encore la pandémie de Covid… Le stress des investisseurs a donc été particulièrement intense en avril car la hausse massive des droits de douane décrétée par le président américain était une remise en cause brutale de décennies de baisses des droits de douane aux Etats-Unis. Pour être plus précis, cela ramenait le niveau moyen effectif des droits de douane à plus de 18%, un niveau que l’on n’avait pas connu depuis… l’entre-deux-guerres !
S&P 500, Nasdaq, Dow Jones… «La détente massive de la volatilité ressemble à un excès de confiance» sur les actions américaines, vont-elles rechuter ?
La pause de 90 jours sur la mise en place des tarifs réciproques annoncées par Donald Trump il y a quelques semaines, puis la désescalade observée ce week-end à Genève lors des négociations avec la Chine, ont ramené le VIX de 60 à près de 17… le S&P 500 effaçant près de 80% de toute sa baisse en parallèle. Ce degré de détente pose toutefois question, alors que le niveau effectif des droits de douane aux Etats-Unis (malgré la baisse des taux annoncées sur la Chine) est toujours près de 4 fois supérieur au niveau précédant les annonces d’avril !

Le risque pour le pouvoir d’achat des consommateurs américains et pour les marges des entreprises est toujours bien réel, sans oublier qu’un accord définitif avec la Chine prendra encore des semaines et plus probablement des mois. Et sachant également qu’il n’y a toujours aucun accord commercial avec l’Union Européenne… Cette détente massive de la volatilité ressemble donc à un excès de confiance des marchés financiers sur les conséquences de toute cette séquence des droits de douane, une séquence qui semble loin d’être terminée…




















