Vêtu de son éternel tee-shirt bleu, Mark Zuckerberg faisait en juin dernier une apparition sur le grand écran du salon VivaTech, grand-messe parisienne des startupeurs. Son intervieweur, le publicitaire Maurice Lévy, a bien pris soin d’éviter les thèmes polémiques – protection des données, désinformation ou accusations de monopole. Sujet unique : les innovations de Facebook. Mais même sur ce terrain, Zuckerberg ne semblait pas à son avantage.

Peu ambitieux, quand il annonçait vouloir rémunérer davantage les créateurs de vidéos sur Facebook (à hauteur de 1 milliard de dollars par an, contre 10 milliards chez YouTube). Gêné, quand Maurice Lévy, taquin, critiquait ses casques de réalité virtuelle, «lourds, durs à enfiler» et donnant des sensations «peu naturelles». Penaud quand, questionné sur ses ambitions dans l’e-commerce, Zuckerberg devait bien l’admettre : «Je ne pense pas que nous fassions la moindre concurrence à Amazon pour l’instant.»

Le fondateur de Facebook est-il le mieux placé, aujourd’hui, pour parler d’innovation ? Depuis la création de son réseau social en 2004, l’ex-étudiant d’Harvard a fait reposer son entreprise sur un unique modèle : la revente à des fins publicitaires des données de ses utilisateurs. Complété au fil des ans par Instagram et WhatsApp, son empire ne s’en porte pas plus mal, franchissant cet été la barre des 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Mais ce succès ne repose que sur une jambe. Au premier trimestre 2021, la firme de Menlo Park réalisait ainsi 25,439 milliards de dollars de chiffre d’affaires publicitaire, contre 732 millions dans la rubrique «autres revenus» – même pas 3% de l’activité.

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