L’émission qui connecte les entrepreneurs en herbe aux investisseurs de renom fait son retour. La cinquième saison de Qui veut être mon associé ? diffusée sur M6, accueille trois nouvelles figures de l’industrie, parmi lesquelles Julian Jacob, fondateur de WYNCOR, un acteur de premier plan dans l’industrie mondiale du jouet. Entrepreneur depuis ses 20 ans, ce multi-investisseur n’hésitera pas à proposer des offres audacieuses dans l’émission qui le révélera au grand public.

Partageant son agenda entre la France et les Etats-Unis, Julian Jacob, qui se présente comme «autodidacte», prévient : «L’émission, c’est comme le monde du business : on peut s’apprécier, mais ici, on est là pour conclure des affaires.» Capital a eu l’opportunité de lui poser trois questions sur sa vision de l’entrepreneuriat. Entretien.

Capital : Vous avez commencé votre parcours professionnel très tôt. Avec le recul, vaut-il mieux entreprendre quand on est jeune ou plus âgé ?

Julian Jacob : J’ai quitté l’école à 16 ans. Je n’avais pas d’argent, j’ai donc entrepris jeune, tout simplement parce que je n’ai pas eu le choix. Il y a une phrase que j’apprécie beaucoup et qui s’applique parfaitement au monde de l’entrepreneuriat : la crainte n’est pas de se lancer cent fois, mais de ne réussir qu’une seule fois. Pour entreprendre, il faut avoir vécu des expériences et être ouvert sur le monde. Ce sont les règles de base.

Toutes les épreuves, les traumatismes et les cicatrices font de vous un bon entrepreneur, car ils forgent votre courage. Être entrepreneur, c’est avoir mal à l’estomac en se couchant. C’est se réveiller avec une boule au ventre. C’est un défi permanent. D’ailleurs, dans l’émission, quand les entrepreneurs passent devant nous, c’est ce qui m’intéresse en premier : à quoi ont-ils été confrontés dans leur projet ? Comment se sont-ils relevés ?

Capital : Pour débuter dans le monde de l’entreprise, à 20 ans, vous vous êtes endetté. Le referiez-vous aujourd’hui ?

Julian Jacob : Quand je me suis endetté pour me lancer, je n’avais pas d’enfants, je n’étais pas marié. C’était totalement différent. J’étais seul. S’endetter, c’est aussi se mettre face à la peur. Quand on entreprend, cette peur est inévitable. Je ne connais pas un seul entrepreneur, peu importe ce qu’il a sur son compte en banque, qui ne doute pas. La peur et le doute sont de très bons stimulants. Quand on est jeune et qu’on veut se lancer, il ne faut pas attendre. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on ne perd jamais : on apprend.

Capital : Vous partagez votre vie entre la France et les Etats-Unis. Entre ces deux pays, où est-il le plus facile d’entreprendre ?

Julian Jacob : Entreprendre en France est beaucoup plus facile qu’aux Etats-Unis. Beaucoup ne s’en rendent pas compte, car ils n’ont pas tenté l’aventure outre-Atlantique. En France, on a un système qui fonctionne, qui est même extraordinaire, notamment grâce à des dispositifs comme la Bpifrance [Banque publique d’investissement]. Les entrepreneurs français reçoivent beaucoup d’aides.

On observe aussi un véritable élan avec une nouvelle génération qui ose, notamment grâce à des programmes comme Qui veut être mon associé ? qui encouragent à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et à dépasser ses limites. Il y a dix ans, être entrepreneur n’était pas tendance. Aujourd’hui, c’est dans l’air du temps.