
Quelques jours après la prise de fonction de Luca de Meo comme patron de Kering, la directrice générale adjointe du groupe Francesca Bellettini a été nommée PDG de Gucci «pour remettre la marque à la place qui est la sienne». «A ce moment charnière pour le groupe, j'entends mettre en place une organisation simplifiée et plus claire», a expliqué ce mercredi 17 septembre Luca de Meo, cité dans un communiqué de Kering.
«Gucci, fleuron du groupe, mérite toute notre attention» et Francesca Bellettini va apporter «le leadership et la rigueur nécessaire pour remettre la marque à la place qui est la sienne», a-t-il ajouté. Il s'agit de la première grande décision annoncée depuis sa prise de fonction. Francesca Bellettini était depuis juillet 2023 directrice générale adjointe de Kering, «en charge du développement des maisons» du groupe. Elle a également dirigé le pendentif Yves Saint Laurent plus de 10 ans. Les postes de directeurs généraux de Kering qu'occupaient Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix sont supprimés, a également annoncé Kering.
Baisse spectaculaire du chiffre d’affaires
Jean-Marc Duplaix continue d'exercer ses fonctions de directeur des opérations. Citée dans le communiqué, Francesca Bellettini s'est dit «ravie de relever ce nouveau défi avec toutes les équipes de Gucci et aux côtés de Demna, dont (elle a) toujours admiré la créativité». Demna, qui a quitté Balenciaga, autre marque du groupe, avait été nommé à la direction de la création de Gucci en mars, prenant la suite de Sabato de Sarno qui lui-même avait réussi fin 2022 à Alessandro Michele. Francesca Bellettini succède à la tête de Gucci à Stefano Cantino, qui sera resté moins d'un an à ce poste occupé auparavant par Jean-François Palus, proche de François-Henri Pinault, le président de Kering.
Les ventes annuelles de Gucci ont fortement reculé entre 2022 et 2024, passant de 10,5 milliards d'euros à 7,65 milliards d'euros. Le premier semestre 2025 n'a pas été meilleur : le chiffre d'affaires s'est effondré de 27%, à 1,46 milliard d'euros. La marque, qui représente 44% du chiffre d'affaires du groupe et un peu moins des deux niveaux de sa rentabilité opérationnelle, plombe les résultats du groupe Kering qui a annoncé en juillet une baisse de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d'euros, et un plongeon de 16% de son chiffre d'affaires, à 7,6 milliards d'euros.
«Agir sans délai»
«La situation actuelle (…) renforce notre détermination à agir sans délai», avait déclaré, Luca de Meo le 9 septembre lors de l'assemblée générale de Kering qui a validé sa nomination au poste de directeur général du groupe. «Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s'impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques», avait-il ajouté. «Nous n'attendrons pas la finalisation du plan pour agir», avait-il dit, après avoir annoncé une présentation de ce plan «au printemps 2026».
«Nous sommes engagés dans l'identification et la mise en œuvre des décisions nécessaires, dont plusieurs seront prises d'ici la fin de l'année», avait-il indiqué. La semaine dernière, Kering et le fonds d'investissement qatari Mayhoola avaient annoncé une révision de leur accord concernant l'acquisition de la marque Valentino. Le groupe français avait racheté 30% de Valentino en 2023 pour 1,7 milliard d'euros à Mayhoola selon un accord qui donnait à ce dernier une option de vente du solde arrivant à expiration mi-2026 puis en 2027. Kering disposait d'une option d'achat en 2028. Le nouvel accord rapporte les options de vente à 2028 et 2029 ainsi que l'option d'achat à 2029.


















