La Suisse revoit ses ambitions à la baisse. Le pays helvétique achètera «autant de F-35 que possible» dans la limite de l’enveloppe votée par le peuple, soit 6 milliards de francs suisses (environ 6,4 milliards d'euros), a annoncé vendredi 12 décembre le Conseil fédéral. Aucun crédit supplémentaire ne sera débloqué et le nombre exact d’avions acquis reste à préciser, rapporte la Radio télévision suisse (RTS). Le Département fédéral de la défense (DDPS) doit désormais acheter autant de F-35A que le budget le permet.

Face à l'intransigeance des Etats-Unis, les coûts supplémentaires liés au renchérissement et à l’augmentation du prix des matières premières rendent impossible l’acquisition des 36 avions initialement prévus. Le surcoût est estimé entre 650 millions et 1,3 milliard de francs suisses (soit entre 695 millions et 1,39 milliard d’euros). Interrogé en conférence de presse, le ministre de la Défense Martin Pfister a indiqué qu’il était trop tôt pour déterminer combien d’avions seraient finalement commandés. «Il n’y a pas encore de décommande auprès des Etats-Unis. Une décision sera prise l’année prochaine», a-t-il précisé.

La Suisse modernise sa défense aérienne

Malgré ce réajustement, le gouvernement ne renonce pas au programme. Les F-35A, complétés par les systèmes de défense sol-air de longue portée (Patriot) et de moyenne portée (IRIS-T SLM), renforceront la capacité de protection de l’espace aérien suisse grâce à des équipements modernes. Treize pays européens ont également choisi le F-35, ce qui favorisera l’interopérabilité et l’échange de données sur la situation aérienne à l’échelle du continent.

Le contrat portant sur les huit premiers F-35 a été signé fin septembre, sans retard de livraison prévu. Ces avions devraient être livrés en Suisse dès 2028. Parallèlement, le DDPS lance les travaux pour moderniser l’ensemble des capacités de défense aérienne. L’objectif est de déployer entre 55 et 70 avions de combat modernes, capables de répondre aux menaces actuelles et futures.