Le saviez-vous ? Casino serait une enseigne de distribution sexiste, prônant que les courses dans les supermarchés relèvent de ces dames. De leur côté, les parfums Christian Dior devraient bientôt être retirés de la vente en Seine-Saint-Denis, ses habitants n’étant pas assez chics pour la marque. Et L’Oréal ne mettrait des antivols que sur ses produits pour peaux foncées. Quant à Barilla, le fabricant de pâtes ne serait plus italien mais américain et utiliserait un blé douteux. Ah, on oubliait : l’eau de source Cristaline ne serait pas aussi pure qu’elle en a l’air et mieux vaudrait éviter la dernière console de jeux Xbox de Microsoft qui chaufferait au point de fumer. Bien sûr, bien sûr…

Vous souriez en pensant que personne ne peut croire ni relayer pareilles balivernes ? Eh bien, détrompez-vous. Ce genre de fadaises circule sans cesse sur les réseaux sociaux, rebondissant de pages Facebook en comptes Twitter ou Instagram. "On pense souvent que les fake news ne concernent que la politique, le sport ou le showbiz, rappelle Jean-Marc Royer, fondateur de Netino, une société de modération de contenus numériques. Mais les entreprises aussi sont de plus en plus touchées." Avec à la clé de gros dégâts en matière de réputation et d’activité, qui se chiffreraient en dizaines de milliards d’euros dans le monde, selon une étude de l’université de Baltimore !

>> A lire aussi - Fake news : comment les théories du complot fragilisent notre économie

Les calomnies et les infos bidon n'ont certes pas attendu Internet pour faire des ravages auprès des entreprises. Mais l’incroyable puissance virale des réseaux sociaux et de leurs algorithmes, leur confère aujourd'hui une force sans égale. D'autant que, selon une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology), les mauvaises nouvelles se diffusent six fois plus vite que les bonnes : "Plus les messages suscitent indignation et colère, plus ils sont relayés dans un monde qui n’accepte plus la nuance", note Pierre Vallet, cofondateur de l’agence Reputation Age. Et dans cette course de démolition, les grands groupes, qui pâtissent en général d’une image peu reluisante et sont souvent perçus comme les symboles des dérives du capitalisme, sont évidemment les premiers servis. En 2019, seuls 34% des Français disaient leur accorder leur confiance, selon un sondage Ipsos. A leur décharge, nombre de grandes sociétés ne sont pas exemptes de tout défaut que leur communication ripolinée pour offrir un profil exemplaire a du mal à cacher…

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement