Clap de fin pour Naf Naf ? Dans huit jours, soit le 31 juillet, les salariés de l’enseigne de mode seront fixés sur leur avenir. Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a tenu, ce mercredi 23 juillet, une audience d’étape dans le cadre du dossier Naf Naf, placé en redressement judiciaire depuis le 30 mai. Deux candidats se sont positionnés pour reprendre, en partie seulement, l’enseigne de mode. Rachetée en juin dernier par le groupe turc Migiboy Tekstil, spécialisé dans la fabrication de tissus, elle compte à ce jour 100 magasins et 500 salariés.

Maximum 30 magasins sauvés

Si repreneur il y a, pas de quoi pavoiser toutefois. Amoniss (propriétaire de Pimkie) propose ainsi de ne reprendre que 146 emplois, et 30 magasins, avec pour objectif de poursuivre l’exploitation de la marque, indique Le Monde. En face, Beaumanoir (Bonobo, Cache Cache, Caroll, Morgan…), qui a repris il y a quelques semaines 26 boutiques de l’enseigne Jennyfer, est encore moins généreux. Il n’envisage de récupérer que 12 magasins et 48 salariés, pour les faire basculer sur certaines de ses marques. Rien de très florissant…

Créée en 1973 par les frères Gérard et Patrick Pariente, la marque iconique des années 1990 en est à son troisième redressement judiciaire en l’espace de cinq ans. En mai 2020, elle avait déjà été reprise à la barre du tribunal de commerce par l'entreprise franco-turc SY International. Puis, en septembre 2023, elle avait été placée une seconde fois en redressement judiciaire, avant d'être rachetée par Migiboy Tekstil, en juin dernier.

Verdict le 31 juillet

Comme André, Burton, Jennyfer ou encore Gap, Naf Naf risque donc de rejoindre la cohorte des marques de mode moyenne gamme à avoir sombré. Toutes ont été victimes d’un triple choc : une consommation en berne sous l’effet de l’inflation, une concurrence féroce de la part des plateformes chinoises d’ultra fast fashion, et une industrie textile en pleine crise identitaire. Le tribunal de commerce de Bobigny rendra son verdict le jeudi 31 juillet.