
C’est la polémique du moment en Belgique. Elle concerne une publicité, sur laquelle un homme frappe une femme car elle lui aurait rapporté "un faux Bicky Burger". Car comme l’explique l’enseigne néerlandaise GoodLife Foods dans le message accompagnant la publicité de son produit, seule une boite verte permet de reconnaître un vrai "Bicky Burger", à savoir un steak cuit dans de la friture. Comme ci cela ne suffisait pas, l’entreprise demande dans son message : "Quelle autre friterie mérite une bonne grosse punition ?".
Mais la publicité, rapidement retirée des réseaux sociaux, n’est pas du tout passée. La marque a été la cible de nombreuses critiques en raison de l’utilisation de la violence visant les femmes pour une publicité. Même chose dans les médias : Le Soir, le plus grand journal belge, s’est fendu d’un édito au titre évocateur : "Bicky, un hamburger à vomir". RTL a de son côté déniché d’autres publicités sexistes pour Bicky Burger ces dernières années, avec les fesses des stars américaines Kim Kardashian et Nicki Minaj transformées en pain à burger, par exemple…
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En Belgique, 19 femmes sont mortes d’un feminicide cette année.
— Leila Agic (@LeilaAgic) October 8, 2019
En 2018, la plateforme «écoute violences conjugales» a reçu 9000 appels.
Cette publication de #BickyBurger a déjà 4h.
Une volonté de buzz, sans doute, qui me provoque un profond dégoût. 🤢 pic.twitter.com/efC1qteKfz
Une plainte déposée par une ministre
Les politiques ont rapidement réagi aussi. Pour Nawal Ben Hamou, ministre de l’Egalité des chances de la région Bruxelles-Capitale, il s’agit d’une campagne "nauséabonde et totalement irresponsable". Elle a annoncé avoir porté plainte. Un sentiment partagé par Christie Morreal, son homologue wallonne qui a écrit sur Twitter : "Environ une femme sur quatre subira des violences pendant sa vie, certaines d'entre elles en mourront. Utiliser la violence à l'égard des femmes dans la publicité est irresponsable". Le jury d’éthique publicitaire a annoncé avoir reçu plus de 500 plaintes concernant cette publicité.
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Il n’y a plus de place pour la banalisation des actes de violence faites aux femmes ! C’est la raison pour laquelle mon cabinet étudie actuellement la possibilité de déposer plainte au pénal au sujet de cette publicité abjecte diffusée hier sur les réseaux sociaux.
— Christie Morreale (@christiemorreal) October 9, 2019
Elle a transmis celles-ci à son homologue aux Pays-Bas, pays où est basée la société GoodLife Foods. "La violence dans la publicité est inadmissible. Cela figure dans le code de la Chambre de commerce internationale", a fait savoir l’instance au Soir. La marque a finalement présenté ses excuses après 24 heures de polémique. "Nous regrettons profondément que cette publication ait semblé promouvoir certaines opinions. Bien qu’il n’ait nullement été dans notre intention d’encourager la violence, nous comprenons le débat survenu dans les médias", annonce GoodLife Foods, qui espère pouvoir contribuer à l’avenir à la lutte contre la violence faite aux femmes.


















