«Non, le thermostat connecté et programmable ne sera pas obligatoire dès 2027.» Dans un message posté sur le réseau social Bluesky, jeudi 4 décembre, le ministre de l’Economie, Roland Lescure, prend la parole après ce qu’il désigne comme des «cris d’orfraies» des oppositions. Le patron de Bercy l’affirme : «L’obligation d’installer un thermostat dans les logements et bâtiments existants est en cours de report à 2030.»

Le matin même, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national, a demandé au Premier ministre, Sébastien Lecornu, d’annuler le décret adopté en 2023, qui prévoit de rendre obligatoire dès le 1er janvier 2027 l’installation d’un thermostat programmable ou connecté sur les chauffages dans les bâtiments privés et publics.

La «transposition stricte d’une directive européenne», selon Roland Lescure

Sur X, Marine Le Pen a dénoncé la «charge énorme pour nombre de propriétaires», assurant que ces thermostats obligatoires représentaient «un coût d'achat (...) entre 60 et 250 euros et un coût d’installation entre 150 et 300 euros». «Les Français, déjà écrasés par les prix énergétiques et la hausse ininterrompue des taxes et impôts, ne peuvent plus faire face à ces folies normatives et idéologiques», a ajouté la patronne du RN.

La veille, l’ex-ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a lui aussi protesté contre la mesure, justifiant l'imagination «sans limite» des «bureaucrates». «Il y aura bientôt des contrôles sur l’épaisseur des pulls, une commission chargée de vérifier l’efficacité énergétique des couettes (...) pour réduire notre facture énergétique», s’est-il exprimé sur X.

Il s’agit en réalité de la «transposition stricte d’une direction européenne», a assuré Roland Lescure. Afin de donner «plus de souplesse aux ménages et aux professionnels pour s'équiper», le gouvernement va donc décaler sa date de mise en place à 2030. Le Premier ministre l’avait annoncé le 20 novembre dernier, lors du congrès des maires, a précisé le ministre de l’Economie sur Bluesky. L’entourage du ministre rappelle que le gouvernement n’a pas attendu les critiques pour repousser le décret. Une consultation sur le sujet a été ouverte le 13 novembre dernier jusqu’à ce jeudi.

Roland Lescure insiste : le thermostat «sert à mieux contrôler les dépenses de chauffage et donc améliorer le pouvoir d’achat et les prix de la facture des Français». Selon le ministre, «une aide» sera mise en place pour encadrer l’installation de thermostat connecté et programmable. Son montant variera selon «le coût du matériel, de l’offre du fournisseur d'énergie et du nombre de radiateurs».