Palme d'or : les secrets du trophée le plus prestigieux du Festival de Cannes

Fondé en 1939, le Festival de Cannes a véritablement débuté en 1946, après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, plus de 70 Palmes d’or ont été décernées, certaines à des films français ou coproduits en France, comme Anatomie d’une chute (2023), Amour (2012), Le Pianiste (2002) ou encore Les Parapluies de Cherbourg (1964).

Photo : l'acteur américain Denzel Washington reçoit la Palme d'or d'honneur.

Fabriquée par la maison suisse Chopard depuis 1998, la Palme d’or est composée de 118 grammes d’or jaune 18 carats (75% d’or pur). Elle est fixée sur un coussin en cristal de roche taillé en forme de diamant émeraude, ce qui rend chaque trophée unique. L’ensemble est présenté dans un écrin en maroquin bleu nuit. Depuis 2014, la Palme est réalisée en or équitable certifié «Fairmined», provenant de deux coopératives d’orpailleurs colombiens situées à La Llanada. Ce choix s’inscrit dans une démarche de luxe durable et responsable.

Chaque année, la Palme d’or présente de légères variations par rapport aux éditions précédentes. En 2017, à l’occasion de la 70ᵉ édition du Festival de Cannes, des diamants ont été ajoutés pour marquer l’événement. Depuis 1998, c’est la maison suisse Chopard qui en assure la fabrication. Le design actuel comprend des nervures rehaussées sur la tige et les feuilles, et la base du rameau est biseautée en forme de cœur.

Entièrement façonnée à la main dans les ateliers de Chopard à Genève, la fabrication de la Palme d’or requiert environ 40 heures de travail. Ce processus artisanal exige une maîtrise technique parfaite, du premier geste jusqu’aux finitions.

La tige de la Palme d’or, longue de 18 centimètres, ainsi que ses 19 folioles réglementaires - les petites feuilles qui composent la palme - sont d’abord sculptées dans un bloc de cire. Une fois assemblée, cette maquette est plongée dans un moule rempli de plâtre liquide. Sous l’effet de la chaleur, le plâtre durcit tandis que la cire fond, laissant une empreinte en négatif. C’est dans cette cavité que l’or en fusion, sous forme de grenaille, est versé pour créer la Palme.

Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), établissement public rattaché au ministère de la Culture chargé de soutenir, réglementer, diffuser et promouvoir le cinéma en France, estime la valeur d’une Palme d’or à environ 20 000 euros. Une estimation à nuancer, précise le CNC, car si le chiffre peut varier, il repose sur le coût des métaux précieux utilisés et sur le savoir-faire d’orfèvrerie qui entre dans sa fabrication.

Ce précieux trophée est transporté dans un coffre spécialement conçu pour le protéger des chocs. Il n’est acheminé dans le Grand Théâtre Lumière, au Palais des Festivals de Cannes, qu’au moment précis de la cérémonie de clôture. Jusque-là, la Palme d’or est conservée dans un lieu tenu secret, sous la surveillance de deux agents chargés de sa sécurité.

Chaque année, la maison Chopard réalise deux exemplaires de la Palme d’or pour le Festival de Cannes. Cette précaution permet de parer à tout incident matériel ou de récompenser deux lauréats en cas d’ex æquo. Chopard est également chargée de fabriquer les deux petites palmettes remises aux lauréats des prix d’interprétation (féminin et masculin).

Selon Allociné, plus de 30 films primés par la Palme d’or ont franchi le million d’entrées en France. Le plus grand succès reste Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot (1953), avec 6 944 306 spectateurs. Ce drame franco-italien, porté par Yves Montand, s’est classé quatrième au box-office français de 1953, juste derrière Peter Pan des studios Disney.