Pour les grandes Bourses mondiales, c'est en début d'année que sont distribués les bulletins, avec, en guise de notes, leurs performances sur l'exercice écoulé. Parmi les meilleurs élèves de la promotion 2024, les indices américains se sont particulièrement démarqués avec 25% de hausse pour le Nasdaq (l'indice des valeurs technologiques), 23% pour le S&P 500 (les 500 plus grandes capitalisations américaines), suivies ex-æquo par le DAX allemand et le Nikkei japonais (+19% tous les deux). Sur ce podium, on ne trouve en revanche pas le CAC 40, qui a fini l'année dans le rouge (-2,15%).
Hélas, il ne suffira pas de suivre ces tendances de 2024 pour être gagnant en Bourse en 2025. Car les arbres ne montent pas jusqu’au ciel : plus un indice monte, plus les actions qui le composent se renchérissent, ce qui limite les chances de réaliser une plus-value à la revente. Les Bourses qui ont décroché, comme le CAC 40, peuvent donc présenter une opportunité d'acquérir des valeurs à un prix attractif, en espérant qu'elles repartent à la hausse. Pour Alexandre Baradez, responsable des analyses chez IG France, il sera d'autant moins facile d'y voir clair que «le début d'année va être marqué par les incertitudes liées au nouveau mandat de Donald Trump, qui risque de générer de la volatilité».
Le retour de Donald Trump pourrait pénaliser les Bourses américaines et européennes
Outre-Atlantique, le programme du 47e Président pourrait en effet relancer l'inflation, alors que les taux de crédit sont déjà élevés. «Or quand les taux de crédit grimpent, cela pénalise la consommation des ménages et les capacités d'emprunt des entreprises», précise Alexandre Baradez. Ceci sans compter que «les années post-électorales sont historiquement les plus faibles du cycle présidentiel américain», rappelle Christian Henke, analyste marché senior dans les perspectives 2025 d'IG France. Même si, pour Alexandre Hezez, stratégiste du Groupe Richelieu, «la vague IA n'est pas encore finie», et les géants de la tech américaine (Nvidia, Tesla, Google, Apple, Microsoft, Meta, Amazon) devraient donc continuer à progresser.
Pour les plus prudents, il peut ainsi être propice d'alléger son portefeuille en actions américaines en attendant de voir les effets des premières mesures de Donald Trump, «mais sans surpondérer en conséquence les actions européennes», tempère Alexandre Baradez. En zone euro, la croissance est en effet atone (+0,7% en 2024, et +1,1% attendu en 2025 par la BCE). Toutefois, la Banque centrale européenne (BCE) est en avance sur la Réserve fédérale en termes de baisses des taux directeurs. S'ils se poursuivent en 2025, «la situation des entreprises devrait s'améliorer en deuxième partie d'année», note Alexandre Baradez. En particulier, les actions des grandes banques européennes (BNP Paribas, Deutsche Bank, Banco Santander, etc.) pourraient en tirer profit, avec la relance de leur activité de crédits, notamment immobiliers.
Enfin, on pourra garder un œil en Europe sur des valeurs défensives, comme la santé (EssilorLuxottica, Sanofi), et les services aux collectivités (Engie, Air liquide), jugées plus résilientes par temps incertain. Le secteur du luxe (Hermès, LVMH, Kering) peut également être une piste. Un titre comme LVMH, qui a cédé 12,10% en 2024, peut afficher un prix d'entrée raisonnable, d'autant que son cours pourrait repartir à la hausse en cas de relance de la consommation en Chine : «Le secteur du luxe en effet très dépendant de la demande chinoise, or, en cas de guerre commerciale déclenchée par Trump, la Chine prendrait également des mesures de soutien pour son économie ce qui relancerait sa croissance», analyse Alexandre Baradez.
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