Peur sur les finances publiques, et panique en Bourse ? Vendredi 12 septembre, l’agence de notation Fitch Ratings a abaissé d’un cran la note de la dette française. La signature tricolore est ainsi passée de «AA-» à «A+». Si la France est sanctionnée pour son manque de sérieux budgétaire, cela n'a pour l'instant pas affecté le portefeuille des actionnaires investis dans les entreprises hexagonales. Le CAC 40 est resté hermétique à cette mauvaise nouvelle. La Bourse de Paris a en effet commencé la semaine comme si de rien n'était, avec une sixième séance consécutive dans le vert, lundi 15 septembre, et une progression de 0,92% en clôture. Un gain que le CAC a toutefois cédé ce mardi 16 septembre (-1%).

Comment expliquer cette relative résilience ? D'abord, il faut rappeler que les entreprises cotées au sein du CAC 40 sont des groupes internationaux, dont l'activité et les résultats dépendent du monde entier. Ce qui explique le peu d'impact de la situation française. En outre, le comportement de la Bourse tricolore reste largement dépendante des nouvelles venues des marchés financiers américains : «Le CAC 40 va être davantage attentif à la baisse des taux annoncée du côté de la Réserve fédérale (Fed) américaine ce mois-ci», explique Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez IG France.

Le CAC 40 reste dépendant des nouvelles venues des Etats-Unis

Aussi, selon l'analyste, c'est surtout «une correction forte sur les indices américains (S&P 500, Nasdaq) ou une crise mondiale inattendue qui pourrait entraîner une chute conséquente du CAC 40» dans les prochains mois. Toutefois, d'ici la fin de l'année, il note quand même que les marchés financiers auront deux points de vigilance : «la situation politique et budgétaire en France (si les taux de la dette française venaient à s'envoler)», et «la géopolitique, avec la situation en Ukraine toujours, et plus récemment avec les "débordements aériens" de la Russie en Pologne».

S'il n'a pour l’heure pas brutalement décroché, le CAC 40 n'est donc pas totalement décorrélé de l'image donnée par la France sur son sérieux budgétaire. D'ailleurs, par rapport à d'autres indices européens en très bonne santé, «le CAC 40 sous-performe depuis la dissolution (annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin 2024, NDLR), par rapport à ses voisins», pointe Christopher Dembik, Senior investment advisor chez Pictet AM. Cette année par exemple, depuis le 1er janvier, l'indice phare de la Bourse de Paris est en positif (+5,74%), mais il fait en effet moins bien que ses voisins : le Dax allemand (+16,48%), l'Ibex espagnol (+29,86%), ou encore le Mib italien (+24,33%). Aussi, le conseiller en investissement préconise aux investisseurs de s'intéresser davantage à ces indices qu'au CAC 40