
Début 2025, la dette publique française représentait 114,1% du PIB, selon les données d’Eurostat, reprises par vie-publique.fr. Un niveau très élevé en comparaison de ses voisins européens. Ce chiffre la place derrière l’Italie (137,8% du PIB), et la Grèce (152,5% du PIB), mais loin devant l’Espagne et la Belgique dont les dettes se situent autour de 100% du PIB. Dans l’absolu, la dette publique de la France est la plus lourde, puisqu’elle s’élève à 3 345 milliards d’euros, devant l’Allemagne et l’Italie. Et comme l’a rappelé François Bayrou, durant sa déclaration de politique générale le 8 septembre dernier, la France n’a pas eu de budget à l’équilibre depuis 51 ans. Et les grandes crises n’ont fait qu’amplifier ce phénomène. D’ailleurs, d’après l’OFCE, entre 44 et 69% de l’augmentation de la dette entre 2007 et 2023 sont liées aux épisodes de la crise financière de 2008 et celle du Covid-19.
L’État français est en fait dans un mécanisme de déficit chronique connu: l’État, la Sécurité sociale et les collectivités empruntent pour combler leurs manques, et rembourser les prêts passés. En 2024, les dépenses publiques françaises représentaient 57,1% du PIB, deuxième place en zone euro derrière la Finlande. Quant aux recettes, elles s’élèvent à 51,3% du PIB. Un chiffre supérieur à la moyenne européenne, mais tout de même insuffisant pour couvrir les dépenses. Résultat : un déficit persistant. Et une critique récurrente de la Cour des Comptes, qui évoque dans son rapport de 2025, une «incapacité à maîtriser la dynamique de la dépense».
Une trajectoire incertaine et des projections alarmantes
La loi de programmation des finances publiques, votée en fin 2023, prévoyait un déficit sous 3% du PIB, en 2027, et une dette limitée à 108,1%. Mais le rapport d’avancement annuel a ensuite dû repousser l’objectif, le retour sous les 3% du PIB ne pourrait pas se réaliser avant 2029. De son côté, la Commission européenne table sur une dette à 142% en 2035, en raison d’un solde primaire structurellement déficitaire.
Mais selon la littérature sur le sujet, la soutenabilité de la dette n’a pas de seuil limite dans l’absolu. Cela dépend en fait du contexte, et notamment de la croissance, de l’inflation, ou encore de la structure de la dette.


















