Qu’est-ce que la dette publique française ?

Définition

Les administrations publiques, les collectivités territoriales et les organismes de Sécurité sociale disposent d'un budget annuel alimenté par des recettes (principalement les impôts et les cotisations sociales). Lorsque le PIB diminue et le taux de chômage augmente, les recettes viennent à manquer et les dépenses augmentent. On parle alors de budget en déficit.

Depuis 50 ans, en France, les dépenses sont supérieures aux recettes. Afin d'y faire face et de continuer à financer les administrations publiques, l'Etat doit contracter des emprunts sur les marchés financiers. Ils s'ajoutent aux précédents, contractés année après année, qui n'ont jamais été remboursés. L'ensemble de ces emprunts constitue la dette publique.

Dette à court ou long terme

On distingue la dette à court terme (ou dette flottante) de la dette à long terme (ou dette consolidée) en fonction de la durée de maturité des obligations émises par le gouvernement. La maturité d’une dette fait référence à la période pendant laquelle le gouvernement doit rembourser le capital emprunté et payer les intérêts. A court terme, la dette inclut les emprunts dont l'échéance est généralement inférieure à un an et à long terme, au-delà de 10 ans.

Quel est le montant de la dette de la France en 2025 ?

Montant de la dette publique en 2025

A la fin du second trimestre 2025, le poids de la dette de la France s'établit à 3 416, 3 milliards d’euros, selon la dernière publication de l'Insee datant du 25 septembre 2025. La dette est en augmentation de 70,9 milliards d'euros en comparaison avec le trimestre précédent.

Dette publique exprimée en pourcentage du PIB

La dette publique est exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Au premier trimestre 2025, elle s’établit à 115,6 % (contre 113,9 % au trimestre précédent). Rappelons qu’en 2000, elle ne représentait que 60 % du PIB.

Qui a la plus grosse dette en Europe ?

Au sein de l’Union européenne, la dette publique des États membres a légèrement augmenté de 0,8 point au premier trimestre 2025, atteignant 81,8 % du PIB en moyenne. Selon Toute l'Europe, site du groupe d'intérêt économique de l'Union européenne, six pays de l’UE conservent toujours une dette publique supérieure à 90 % de leur PIB :

  • la Grèce : 152,5 % du PIB,
  • l’Italie : 137,9 % du PIB,
  • la France : 114,1 % du PIB,
  • la Belgique : 106,8 % du PIB,
  • l'Espagne 103,5 du PIB,
  • le Portugal 96,4 % du PIB.

Comment évaluer le niveau d'endettement d'un pays ?

Ratio entre dette publique et PIB

Le ratio entre la dette publique et le PIB d’un État est un indicateur important pour évaluer le niveau d’endettement d’un pays par rapport à la taille de son économie. Le calcul du ratio dette publique sur PIB se fait en divisant le montant total de la dette publique par le PIB, puis en multipliant le résultat par 100 pour obtenir un pourcentage.

Plus le ratio est élevé, plus la dette publique est importante

Plus le ratio est élevé, plus la dette publique est importante par rapport à la production économique du pays. Il est important de noter que le poids de la dette publique n’est pas en soi problématique s’il est soutenable et si l’économie du pays peut générer les recettes nécessaires pour la rembourser. Cependant, un niveau excessif de dette publique par rapport au PIB peut entraîner des préoccupations en matière de stabilité financière et de capacité à rembourser.

Quand a commencé la dette de la France ?

Au fil des siècles, la dette publique a fluctué en fonction des événements historiques, des périodes de guerre, des crises économiques et des politiques budgétaires. La France a connu une augmentation significative de sa dette publique au cours de ces cinquante dernières années, en particulier en raison des dépenses liées à la gestion des crises financières, à l’administration de la Sécurité sociale et aux investissements publics. Plus récemment, la crise du Covid-19 a généré une forte hausse de la dette. Au cours de la seule année 2020, elle s'est accrue de près de 300 milliards d’euros et de plus de 16 points de PIB.

Qui gère la dette publique de la France ?

Agence France Trésor (AFT)

La dette publique française est émise par l’Agence France Trésor (AFT), qui est une agence du ministère de l’Économie. Créée en 2001, elle agit en tant qu’organisme émetteur d’obligations d’État. Elle est responsable de la planification, de la négociation et de la gestion des opérations liées à la dette. L’objectif principal de l’Agence France Trésor est de s’assurer que la dette publique est gérée de manière efficace et prudente, tout en minimisant les coûts d’emprunt pour l’État à long terme.

Banque de France

La Banque de France joue un rôle essentiel dans la gestion de la dette publique française, elle n'est cependant pas son émetteur principal. Elle intervient à différents niveaux :

  • L’achat d’obligations sur le marché secondaire.
  • La politique monétaire globale de la France.
  • La gestion des réserves de change et de l’or.
  • La participation aux adjudications.

Qui détient la dette française ?

Des investisseurs français

La dette du pays est financée non pas par des emprunts bancaires traditionnels, mais par l’émission d’obligations. Ces titres financiers permettent aux investisseurs, qu’ils soient français ou étrangers, d’acheter une part de la dette avec la promesse d’un remboursement avec intérêts. Un peu moins de la moitié de la dette française est détenue par des investisseurs français, à hauteur de 48%. Parmi les investisseurs institutionnels, on retrouve notamment :

  • les compagnies d’assurance ;
  • les banques ;
  • les gestionnaires de fonds (fonds de pension, etc.) ;
  • la Banque de France.

Des investisseurs étrangers

L’autre moitié de la dette est détenue par des investisseurs étrangers pour 53,2 %, selon la Banque de France. Contrairement au Japon, dont la dette est détenue à plus de 90 % par la Banque du Japon et des citoyens japonais, la France n’a donc pas la pleine maîtrise de sa dette.

Qu'est-ce que la consolidation de la dette ?

La consolidation de la dette est une opération consistant pour l’État à obtenir la transformation partielle ou totale de sa dette. Cela se traduit par un rééchelonnement de ses remboursements, dont les échéances sont reportées dans le temps. On peut comparer l’opération à la restructuration de crédit pour les particuliers. Il existe une autre façon de reporter ses échéances : souscrire de nouveaux emprunts sur les marchés financiers pour rembourser les plus anciens.

Si cela permet au pays de payer plus tard, cela lui coûte globalement plus cher. C’est ainsi qu'au fil des décennies, la reproduction de ce phénomène a fait enfler l’endettement de la France. Aujourd’hui, l’État continue à “rouler sa dette”, il emprunte pour rembourser ses emprunts arrivés à échéance.

Quels sont les risques de l’endettement ?

Une perte de confiance des investisseurs et des taux d'emprunt plus élevés

Un endettement trop élevé entraîne un risque accru de dépendance envers les prêteurs. Il peut nuire à la crédibilité de l'État sur les marchés financiers. Si les investisseurs estiment que la France n'est pas en mesure de rembourser sa dette, cela peut entraîner une perte de confiance et des taux d'intérêt plus élevés.

Il est légitime de s’interroger sur l’avenir si, comme on le prévoit, l’économie de la zone euro connaît une période de ralentissement et si les taux d’intérêt continuent à progresser. Le niveau maximum d’endettement s’imposera de lui-même, avant même qu’un risque de cessation de paiement puisse survenir. Dans la mesure où la dégradation de notre économie entraînera de plus en plus de difficultés pour l’État à trouver des capitaux à un taux acceptable.

Baisse de la note souveraine de la France par l'agence de notation Fitch

Fitch est l’une des trois grandes agences de notation mondiales, aux côtés de S&P et Moody's. Elle évalue la capacité des États à honorer leur dette et influence les taux d'intérêt sur les marchés. Le 12 septembre 2025, Fitch a abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+ (l'équivalent d'un 16 sur 20). Elle pointe que le déficit public persistant, le montant de la dette publique élevé et l’instabilité politique de la France “affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur”.

En conséquence, les investisseurs pourraient exiger des taux d’intérêt plus élevés, ne plus investir ou revendre leurs titres.

Impact sur les dépenses de l'Etat

La charge de la dette est l’ensemble des dépenses de l’État consacrées au paiement des intérêts de sa dette. Chaque année les nouveaux intérêts payés impactent le budget. En effet, une part croissante des ressources est consacrée à la charge de la dette, environ 7% du budget de l'Etat.

Qu’est-ce que la dette implicite ?

Dette hors bilan : définition

Appelée "dette implicite" ou "hors bilan", elle comprend la masse des engagements, garanties et activités de financement ne figurant pas au bilan de l’État. Les engagements hors bilan font donc référence à des obligations financières potentielles qui ne sont pas directement reflétées dans les Etats financiers officiels du gouvernement. Ces engagements peuvent représenter des passifs importants qui n’apparaissent pas dans la dette publique officielle, mais qui pourraient devenir des obligations financières réelles dans le futur.

Types d’engagement hors bilan

Voici quelques exemples d’engagements hors bilan pour la dette de la France :

  • Les garanties de dettes pour des emprunts contractés par des entités publiques, des entreprises d’État ou d’autres organismes.
  • Les participations dans des entités publiques ou semi-publiques, qui peuvent générer des passifs.
  • Les pensions et avantages sociaux futurs, qui peuvent devenir des charges financières significatives pour le gouvernement.
  • Les contrats de partenariat public-privé, qui impliquent souvent des accords de financement à long terme.
  • Les assurances ou la gestion des risques pour couvrir les coûts liés à des événements imprévus, tels que des catastrophes naturelles.

Chiffres des dernières années

Ce hors bilan était estimé en 2017 à 3 900 milliards. Cette même année, la dette nationale globale était estimée à 270 % du PIB (99 % pour la dette officielle et 171 % pour le hors bilan). En 2019, le hors bilan était passé à 4 000 milliards d’euros et sa croissance était estimée à 360 milliards d’euros par an. En 2020, en consolidant les deux dettes, on parvient au chiffre de 2 668 + 4 480 = 7 148 milliards. Soit 324 % du PIB estimé à 2 200 milliards.

Comment la France peut-elle rembourser ou réduire sa dette ?

La réduction de la dette publique nécessite une approche équilibrée entre la gestion des finances publiques, la croissance économique et la maîtrise des dépenses. À cela s’ajoute la prise en compte des conditions économiques, politiques et sociales de la France pour ne pas freiner la croissance du pays. Il faudra attendre le projet de loi de finances 2026, pour connaître la série d'actions prévue par le Gouvernement pour réduire la dette publique française.

Quelles différences entre déficit budgétaire, déficit public et dette de l’État français ?

Le déficit budgétaire

Le déficit budgétaire concerne, pour une année donnée, le déficit de l’État (hors remboursement d’emprunt). Le déficit est la situation financière dans laquelle se trouve un pays quand les recettes de son budget (hors emprunt) sont inférieures aux dépenses programmées.

Le déficit public

Le déficit public englobe le déficit de l’État, des collectivités locales et des administrations de Sécurité sociale. Il représente la différence entre :

  • ses recettes publiques (les revenus qu’il perçoit, principalement sous forme d’impôts) ;
  • et ses dépenses publiques au cours d’une période donnée, généralement une année fiscale.

Le déficit se produit lorsque les dépenses dépassent les recettes. En d’autres termes, le gouvernement dépense plus d’argent qu’il n’en perçoit.