
François Bayrou défendra son budget 2026 coûte que coûte. C’est ce qu’il a martelé fin août en insistant sur le danger auquel le pays fait face et en alertant sur le risque «de surendettement». Il engagera d’ailleurs la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre prochain lors d'un vote de confiance. Ce discours, le Premier ministre l’a martelé dimanche lors d’un entretien accordé aux quatre chaînes d’information en continu, soulignant surtout que la réduction de l’endettement était «vitale pour le pays».
Appelant à sortir la France «de la malédiction immédiate de la dette», François Bayrou a insisté sur le fait que, si elle «n’augmente plus, alors l’activité du pays fait qu’elle devient chaque jour plus supportable». Jusqu’à rétropédaler sur ses propos sur les «boomers» et comparer la situation à une famille : «Aujourd’hui, on emprunte sur le dos des plus jeunes, jamais une famille ne ferait ça.» Une sortie qui ne fut pas vraiment du goût de Matthieu Pigasse.
Non @bayrou un État n’est pas une famille, et on ne peut pas dire « la France emprunte sur le dos des plus jeunes, jamais une famille ne ferait ça ». Un État, ce n’est justement pas une famille. Il peut lever l’impôt, et il s’appuie sur une banque centrale qui peut créer de la…
— Matthieu Pigasse (@MPigasse) September 1, 2025
Une banque centrale qui peut créer de la monnaie
Sur le réseau social X, l’homme d’affaires et directeur du bureau parisien de la banque d'investissement américaine Centerview, s’est inscrit en faux contre les propos du Premier ministre. «Non François Bayrou, un État n’est pas une famille.» Le banquier d’affaires, qui affirmait il y a quelques jours qu’il n’y avait «aucun risque de faillite de la France», considère justement que l’Etat, «ce n’est justement pas une famille». Pour lui, il «peut lever l’impôt, et il s’appuie sur une banque centrale qui peut créer de la monnaie».
Matthieu Pigasse considère aussi que l’Etat est là pour «construire des écoles, des hôpitaux, des réseaux de transports, qui bénéficieront aux plus jeunes» et que le sujet ne porte pas sur la responsabilité de la dette «mais à quoi sert la dette». Il poursuit en s’interrogeant : la dette sert-elle «à enrichir les 1%, ou à garantir un avenir digne aux générations futures ?» Il ajoute que le «vrai fardeau, c’est l’injustice fiscale, l’austérité, le refus d’investir dans l’avenir». Sur le réseau social, le banquier d’affaires s’est fait reprendre par de nombreux internautes notamment sur l’argument de la banque centrale qui peut «créer de la monnaie».
Faut-il pour autant utiliser l’image de la famille ? Comme le rappelle Ouest-France, en 1993, lorsqu’il était déjà député, François Bayrou l’avait déjà utilisée. Il déclarait : «On est dans l’état d’une famille très endettée, et d’ailleurs chacun des Français est endetté pour plusieurs dizaines de milliers de francs. Chacun, bébés, adultes et personnes âgées. Et tout cela, il va falloir qu’on le rembourse et ça va être naturellement très lourd.» Trente-deux ans plus tard, le discours est toujours le même…



















