«C’est l’aboutissement de 6 mois de travail», s’enthousiasme Carole Ménager, la fondatrice de Pixpay. La fintech française, spécialisée dans les services bancaires pour adolescents, commercialise depuis le 13 mai sa nouvelle offre «One» destinée aux 10-18 ans. Avec succès. Plus de 10% des nouveaux clients y souscrivent, un taux que Pixpay n’espérait pas atteindre avant la fin d’année. Cette nouvelle formule, facturée 9,99 euros par mois, mise beaucoup sur la méthode de conception de ses cartes pour séduire les masses. Le partenariat noué avec Treezor, filiale de la Société générale, permet aux clients de personnaliser le produit grâce à un système d’intelligence artificielle. Photos, textes, couleurs, images, logos… tout ou presque peut être imprimé. «Pour un adolescent, la symbolique de la première carte de paiement est assez forte. Et c’est une des premières raisons qui pousse les jeunes à vouloir s'équiper de ce moyen de paiement», explique Caroline Ménager.

Un outil d’assurance

Cette carte bancaire est aussi un outil d’assurance. En plus de la garantie de 150 euros protégeant l’écran du téléphone contre la casse - déjà proposée dans sa précédente offre «Smart» -, Pixpay a ajouté un volet voyage pour les porteurs de carte. Il permet au mineur de bénéficier d’une assistance rapatriement à la suite d’une maladie ou d’une blessure ainsi que d’une téléassistance médicale. Deux avances de frais sont aussi proposées : l’une en cas d'hospitalisation, l’autre en cas de vol des papiers d’identité officiels ou des moyens de paiement. L’ensemble de ces couvertures est issu d’un partenariat avec la Société générale.

Côté financier, les adolescents peuvent aussi bénéficier d’une exonération totale des frais de paiements et retraits dans les pays situés en dehors de la zone euro, ainsi que d’un système de cashback. Chaque achat réalisé dans les enseignes partenaires permet de récupérer 1% de la somme dépensée sur son compte bancaire.

Les parents contrôlent les dépenses

De telles libertés sont naturellement assorties d’un contrôle parental. Comme pour l’ensemble des offres de Pixpay, les parents ont la possibilité de bloquer les achats, de moduler les plafonds de dépenses et de retraits. «Notre offre permet aussi aux parents de ne pas avoir à fournir leur carte bancaire pour chaque achat effectué, sachant qu’une dépense sur cinq est opérée en ligne. C’est un facteur rassurant», rappelle Carole Ménager.

Sur un marché de niche qui a vu plusieurs acteurs - Xaalys, Vibe - disparaître faute de modèle économique rentable, Pixpay pourra-t-il survivre ? «C’est un marché d'évangélisation, reconnaît Caroline Ménager. Les ados ne vont pas payer en liquide éternellement. Nous souhaitons façonner le marché car il y a clairement une place à prendre.» Une place à laquelle la fintech française, qui revendique «plusieurs centaines de milliers de cartes de paiement actives», s’est déjà bien installée.