• De l'événementiel au savon, Marie et Antoine Pernin, 38 ans, savonniers

Soucieux de se reconnecter aux "choses vraies et simples", Marie, chargée de production, et Antoine, responsable maintenance en village vacances, ont lâché leur CDI il y a un an. "Je ne me voyais pas vieillir dans une boîte d'événementiel, explique Marie. Je me suis beaucoup questionnée sur le temps qui passe, l'écologie, le sens de la vie… Je voulais plus de concret dans ma vie." Il leur a fallu un an et demi de réflexion avant de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. Le domaine de la savonnerie a été une évidence : "Le père d'Antoine était dans la savonnerie au Sénégal. Cet univers a fini par s'imposer à nous."

Ils se forment, déposent les statuts de leur entreprise, Maäna, et se lancent dans une fabrication artisanale, respectueuse de l'environnement. Tous leurs savons sont saponifiés à froid, réalisés à la main à partir de plantes et d'ingrédients certifiés biologiques. "Nos matériaux sont compostables, on utilise très peu d'eau et nos savons sont entièrement biodégradables", explique le couple. Le duo affirme avoir gagné en confort de vie : "Monter une entreprise en couple, c'est un challenge ! Il faut réussir à trouver ses marques. Avec cette entreprise, nous avons gagné une liberté de vie qui n'a pas de prix. Et une liberté d'emploi du temps ! Nous pouvons adapter nos horaires, prendre du temps pour nos enfants en journée et rattraper le travail plus tard le soir, par exemple."

Environ un quart de leur journée est consacré à la production. Le temps restant est occupé par la commercialisation et l'administratif : "Moins fun mais nécessaire !" Leurs gammes de soins sont à retrouver sur les marchés locaux au pied du massif des Aravis, lors de salons et dans plusieurs boutiques en France (Annecy, Paris). maana-savonnerie.fr

© SP
  • Du barreau au chocolat, Jade Genin, 29 ans, artisan-chocolatière

A 24 ans, cette Parisienne intègre un prestigieux cabinet d'avocat. "J'ai été élevée de manière élitiste. Il était hors de question que je ne fasse pas d'études. Dans mon milieu, on considérait que les métiers artisanaux étaient plutôt pour des gens qui n'avaient pas la possibilité d'étudier, il n'y avait pas l'idée de loisir dans la notion de travail. Je n'ai pas remis en question ce schéma et j'ai même adoré mes études et mon métier d'avocat", explique Jade Genin. Mais la chocolaterie de son père lui fait de l'œil. Depuis toute petite, elle évolue dans ce milieu, effectue des jobs d'été et quelques remplacements dans le labo, se passionne pour les saveurs, développe son goût pour la recherche. "Quand j'ai commencé à travailler en tant qu'avocate, les horaires étaient si denses que je consacrais moins de temps à la chocolaterie, je n'y allais plus, je ressentais un véritable manque." Le déclic se produit lorsque son père, Jacques Genin, reçoit les insignes de Chevalier de l'ordre du Mérite agricole. "C’est devenu une évidence. Je me suis dit que la chocolaterie disparaîtrait lorsque mon père prendrait sa retraite, à moins qu'il ne la vende. C'est là que j'ai ressenti le besoin d'y travailler."

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