Plus question de se faire marcher sur les pieds. Pour former ses équipes à traiter avec la grande distribution, cet industriel de l’agroalimentaire (qui a préféré rester anonyme) a sorti le carnet de chèques et fait appel à des pros de la négociation dure… "Quand vous savez que vous aurez affaire à des acheteurs qui s’entraînent parfois à crier dans des haut-parleurs pour pouvoir hurler sans que ça leur fasse ni chaud ni froid… il faut savoir faire face", explique le manager. Durant plusieurs jours, ses commerciaux ont donc appris à tenir la bonne posture (pieds au sol, mains sur le bureau, regard droit…), à se dégager d’une situation difficile, à analyser la psychologie de l’adversaire… "Ils sont ressortis gonflés à bloc et avec bien plus de techniques qu’avant, se réjouit notre homme. Ça nous a été utile."

Chaque hiver, c’est le même scénario : d’octobre à fin février, industriels et distributeurs négocient les tarifs annuels auxquels les uns vendront leurs produits aux autres, les opérations promotionnelles qu’ils mèneront ensemble, les innovations qui seront lancées… Dans des box (ou en visio en cette période Covid), commerciaux et acheteurs multiplient alors les "rounds" et les rapports de force. Année après année, des contrats se concluent à l’arraché – cette fois, des dizaines de dossiers n’ont pu être signés dans les temps, nécessitant un recours à un médiateur – et, d’un côté comme de l’autre, des participants craquent sous la pression. "J’en ai vu prendre du poids, perdre leur voix, et même faire un burn out…", raconte Olivier Lauriol, à la tête du cabinet Arkose Consulting.

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