
Une réalité pour les entrepreneurs loin de leur image d’Epinal. C’est ce qui ressort de la très récente étude du cabinet d’expertise comptable Dougs, qui recense les données de 20 427 entreprises clientes (SASU et EURL), concernant la rémunération des entrepreneurs. En effet, plus de la moitié d’entre eux (53%) ne se verserait pas de salaire. Pour autant, cela ne signifie pas qu’ils ne touchent aucun revenu. 62% bénéficient de l’ARE, l’aide au retour à l’emploi, allocation octroyée par France Travail dans le cadre des droits au chômage, et notamment en parallèle d’une création d’entreprise. Une situation appelée donc à être temporaire, le temps de lancer son activité.
Pour les 47% d’entrepreneurs qui se versent une rémunération, le revenu net annuel médian s’élève à 21 631 euros. Autrement dit, la moitié des entrepreneurs gagnent moins que cette somme et l’autre moitié plus. À titre de comparaison, le salaire net mensuel médian d’un salarié dans le secteur privé en 2024 se hissait à 2 190 euros selon l’Insee. Soit 26 280 euros à l’année. Ce chiffre concernant les entrepreneurs varie toutefois sensiblement selon le mode de rémunération adopté par ces derniers.
Le salaire, la forme de rémunération la plus prisée par les entrepreneurs
Parmi les entrepreneurs qui se versent une rémunération, environ 60% le font sous forme de salaire, à l’instar des salariés, pour un montant médian de 15 000 euros par an. Quitte à payer plus de cotisations et contributions. La raison ? «Quand on a moins d’argent, on privilégie le salaire car cela permet d’avoir une couverture sociale», avance Patrick Maurice, fondateur du cabinet comptable Dougs. Pour les 40% restants, le mode de rémunération se répartit équitablement entre ceux qui mixent salaire + dividendes et ceux qui se versent uniquement des dividendes, avec respectivement un revenu médian annuel de 29 000 euros pour les premiers nommés et de 52 000 euros pour les seconds cités.
Une situation économique contrastée donc et pas toujours rose pour les entrepreneurs, à l’heure où les questions budgétaires autour de la fiscalité ou des dispositifs de soutien aux entreprises battent leur plein. Le passage du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2026 à la chambre haute du Parlement, récemment, n’a d’ailleurs pas satisfait le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) : «Le Sénat a écarté certaines mesures punitives, mais n’a engagé aucune politique favorable aux TPE», regrette ainsi l’organisation dans un communiqué adressé à la presse. Les petits entrepreneurs attendront..


















