
Le nouvel iPad Air doté de la puce M3 n'est pas la seule tablette annoncée par Apple. Il y a aussi l'iPad 11, le modèle basique de la nouvelle gamme. La principale nouveauté, comme sur le "Air", est à chercher du côté du processeur. Ce dernier est équipé de la puce A16 qui devrait garantir un vrai bond de performances versus la puce A14 de l'iPad 10. Cependant, il y a un hic : l'iPad 11 ne prend pas en charge Apple Intelligence, le système d'IA intégré dans les appareils récents de la marque. Un choix qui tranche avec la stratégie adoptée sur l’iPhone, où même le modèle le plus abordable, l’iPhone 16e, bénéficie de l’IA.
Plus puissant, mais sans IA
Ce nouvel iPad embarque donc un processeur A16, une version légèrement déclassée de la puce utilisée dans l’iPhone 14 Pro, avec un cœur CPU et un cœur GPU en moins. Malgré cette concession, il est, selon Apple, 30 % plus rapide que l'iPad 10 et 50% plus véloce que les modèles dotés de l'A13 Bionic. Le stockage est également doublé : on passe de 64 à 128 Go sur la version de base.
Toutefois, n'espérez pas pouvoir jouer avec les fonctionnalités d'Apple Intelligence. Avec seulement 6 Go de RAM, l'iPad 11 ne répond pas aux exigences minimales nécessaires pour faire tourner les outils d’IA en local (8 Go). Etonnant, surtout quand on sait que la puce A16, même si moins performante que les puces "M", aurait pu gérer certaines fonctionnalités IA.
Une stratégie assez contradictoire
Le choix d’exclure l’Apple Intelligence de cet iPad tranche avec la stratégie suivie sur les iPhones les plus récents. Apple a commercialisé l’iPhone 16e, modèle plus abordable que les autres iPhone 16, mais quand même doté d’une puce A18 et de 8 Go de RAM. Cette configuration lui permet donc de bénéficier d'Apple Intelligence. L’argument avancé par la marque était alors que l’intelligence artificielle représente une avancée incontournable, justifiant la fin du modèle économique des iPhone SE. Ces derniers auraient été incapables de prendre en charge ces nouvelles fonctionnalités, faute de puissance.
Si l’exclusion d'Apple Intelligence sur l’iPad 11 basique repose sur un arbitrage économique, pourquoi ne pas avoir suivi la même logique avec l’iPhone ? Laisser coexister un modèle sans IA et un modèle compatible avec Apple Intelligence aurait pu permettre à Apple de maintenir une présence sur le segment des smartphones à bas prix, sans délaisser une portion de sa clientèle.
Apple semble miser sur l’IA pour différencier ses produits premium. Reste à voir si cette segmentation volontaire de l’offre renforcera l’attrait des modèles plus onéreux, ou si, au contraire, elle alimentera des interrogations sur la véritable valeur ajoutée de l’IA. Pour l'instant, Apple Intelligence a reçu un accueil assez mitigé de la part des premiers utilisateurs.


















