
Pas de carte SIM physique pour l'iPhone 17 Air. Si vous avez prévu de vous offrir l'iPhone ultra-fin annoncé pendant la keynote, il faudra passer à l'eSIM. Pour la première fois, un iPhone sera commercialisé dans le monde entier sans aucun emplacement pour une carte SIM physique.
Cette décision semble être le prolongement logique d’une stratégie entamée dès 2018 avec l'intégration de l'eSIM sur les iPhone XS. Voyons ce que ça change et pourquoi ce n'est pas un choix anodin.
Des raisons autant techniques que stratégiques
En se débarrassant du tiroir SIM, Apple libère un espace précieux à l'intérieur de ses appareils. Un gain de place qui permet, au choix, d’affiner le design — l’iPhone Air ne mesure que 5,6 mm d’épaisseur — ou, plus crucial encore, d'intégrer une batterie plus généreuse. Sur ce dernier point, nous attendrons notre test de l'iPhone 17 Air pour nous prononcer. Il est annoncé avec une petite batterie de 3000 mAh seulement. C’est également un point de fragilité en moins, ce qui simplifie la conception d’appareils étanches.
Comme le résume Kester Mann, analyste du cabinet CCS Insight interrogé par l'AFP, cette suppression "s’inscrit dans la vision d’un téléphone plus fin et plus facile à utiliser" défendue de longue date par la marque.

Un choix qui bouscule les opérateurs ?
Au-delà de l'optimisation matérielle, ce choix est un tournant stratégique. En imposant l’eSIM, Apple s'octroie "un peu plus de contrôle sur le parcours de connexion des clients", analyse Kester Mann. Une vision partagée par le cabinet Roland Berger, qui estime que les fabricants peuvent ainsi "devenir des intermédiaires entre les opérateurs mobiles et les clients finaux". Les opérateurs, longtemps réticents, voient leur rôle traditionnel s'effriter : l'eSIM facilite le changement d'opérateur. Plus besoin d'attendre de recevoir sa SIM par la poste. Un simple QR code ou une activation numérique suffit pour passer d'un forfait à un autre, ce qui rend les clients bien plus volatils. En revanche, il ne faut pas non plus exagérer l'impact de cette décision. La plupart des acteurs français comme Orange, SFR, Bouygues ou Free sont prêts.
Pratique pour les consommateurs
L'eSIM simplifie la gestion de plusieurs lignes téléphoniques sur votre smartphone. A l'étranger, il est également pratique d'activer un forfait local en quelques clics sans jongler avec des cartes SIM. Reste un obstacle de taille : l'activation d'une eSIM nécessite une connexion Wi-Fi. Un détail qui peut compliquer la tâche lors d'un premier démarrage dans une zone sans accès Internet. De même, il faudra s'assurer de la compatibilité avant le départ. L'adoption de l'eSIM reste très inégale en Asie, en Afrique ou en Amérique latine.
Apple n'est pas le seul à prendre ce tournant. Google a déjà franchi le pas de l'eSIM avec ses derniers Pixel vendus aux États-Unis. Certains analystes s'attendent à ce que Samsung emprunte également cette voie. Le cabinet CCS Insight prédit que 3 milliards de smartphones compatibles eSIM seront vendus d'ici 2030, et que la technologie équipera 75 % des utilisateurs, contre à peine 10 % en 2023.



















