Un produit anti-poux peut-il vraiment mettre fin au calvaire en quelques minutes montre en main ? Il semblerait que non, selon l'UFC Que Choisir. Pourtant, c'est ce que veulent faire croire de nombreuses marques à l'origine de traitements «flash» ou «express» pour se débarrasser des parasites. La plupart nécessitent de répéter l'opération à de nombreuses reprises avant d'obtenir un résultat probant, multipliant le temps indiqué sur le packaging par trois ou quatre. Une publicité «trompeuse» ou, du moins, des contours sémantiques entre l'emballage et la réalité qui prêtent à confusion.

Les équipes de l'UFC Que Choisir ont réalisé une série de tests. Résultat : dans le paquet du traitement Puressentiel, présenté comme «actif dès 10 minutes», la notice recommande de «laisser agir 15 minutes» le produit. Pour Parasidose, l'emballage promet «1 application 5 minutes», mais sa notice indique «5 à 15 minutes maximum de pose». Le produit n'est même pas encore posé sur les cheveux que déjà on observe un écart entre le message accrocheur dans les rayons des pharmacies et les conditions réelles de l'application du produit.

Un marketing contre-productif ?

Au-delà de l'aspect mensonger de ces slogans, c'est toute la pratique de la lutte contre les poux qui peut être impactée par de tels messages. L'idée martelée par ce marketing finit par être contre-productive. Il peut en effet mener à une application «rapide» des traitements et à un manque de rigueur et de précision pendant la dépose sur les cheveux. Or, cette étape est cruciale pour s'assurer de l'éradication complète des parasites. «Si on oublie une mèche, c’est reparti pour un traitement une semaine plus tard», explique Sophie Froger, directrice marketing de Parasidose.

Par ailleurs, ces messages omettent, à dessein, l'entièreté du processus de traitement des poux. En plus de la durée de la pose, il faut compter la préparation des cheveux, le shampoing, le rinçage et la longue vérification mèche par mèche à l'aide d'un peigne spécial pour s'assurer qu'il ne reste plus aucun insecte sur le crâne de la personne traitée. «Le peignage est une tâche laborieuse qui augmente considérablement la durée du traitement, laquelle varie selon la nature des cheveux», précise une étude cosignée par Berthine Toubaté, ingénieure de recherche au laboratoire Biomédicaments antiparasitaires de l’université de Tours, qui effectue des tests réguliers d’anti-poux à UFC Que Choisir.