
La charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne existait depuis 2021, mais elle a été en partie remodelée, conséquence des chiffres records atteints l'an dernier. Jeudi, le secteur a signé ce nouveau texte auprès d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et de Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce. Selon les données annuelles de la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), relayées par Les Echos, avec un chiffre d'affaires en hausse de 6 %, à 66,9 milliards d'euros, la vente en ligne a retrouvé son haut niveau de 2021. Ce qui s'est traduit très concrètement par une recrudescence de colis en circulation.
Parmi les 33 signataires figurent notamment Fnac-Darty, Ebay, La Redoute, Cdiscount, Carrefour, Leclerc, Rakuten... mais aussi, désormais, le géant Amazon, qui représente près de 20% du commerce en ligne en France. Et pour parvenir à ses objectifs d'amélioration de l'impact environnemental, la charte actionne plusieurs leviers. En premier lieu, celui des emballages. Il s'agira pour les entreprises d'être vigilantes à adapter la taille du contenant à celle du contenu – exit la palette de fards à paupières calée dans un carton de déménagement. La charte, soulignent Les Echos, prévoit des actions de réduction des suremballages et du vide dans les colis pour le limiter à 40 % en moyenne.
24% des produits commandés en ligne sont renvoyés par les acheteurs
Et quid du consommateur, dans tout ça ? Nous n'avons, certes, signé aucune charte, mais l'effort devra se faire dans les deux sens, note le document. Et l'implication citoyenne passera par une meilleure compréhension des impacts du taux de retour. D'après le site spécialisé The Good goods, les Français achètent en moyenne un produit en ligne tous les 9 jours. Avant 2019 et le début de la crise sanitaire, 500 millions de colis liés au e-commerce voyageaient à travers la France. La Fevad estime que 24 % des produits commandés sur internet sont renvoyés par leurs acheteurs, tout en précisant que ce chiffre est plus important encore pour le secteur de l’habillement.
Une politique de sensibilisation est donc préconisée : au moment de la commande, d'abord, avec des messages d'information. Mais, pour le moment en tout cas, le droit à la rétractation reste de mise. Il conviendra aux entreprises de trouver les mots justes pour expliquer aux consommateurs que commander des vêtements dans deux tailles différentes pour renvoyer, sans frais, celui qui ne convient pas, va à l'encontre du bon sens écologique. Côté logistique, la charte appelle à favoriser les modes de livraison décarbonés et à veiller aux performances environnementales des bâtiments de stockage. Des engagements qui ne sont pas forcément suivis par Shein, Temu ou encore Vinted, champions de la vente en ligne et non signataires de la charte.

















