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Deux ans après son premier Px8 et moins de six mois après le lancement de l'excellent Px7 S3, Bowers & Wilkins, tout juste racheté par Samsung, lance la nouvelle génération de son casque audio sans fil le plus haut de gamme, le Px8 S2. Loin d'une simple mise à niveau, le fabricant nous assure qu'il s'agit d'une véritable refonte technique, avec une architecture acoustique entièrement repensée et quelques nouveautés empruntées au Px7 S3. La marque nous promet ainsi une qualité sonore "inégalée" dans un design toujours ultra-premium, qui évolue légèrement mais conserve l'identité de la série.
Tout cela a un prix, et il est salé : Bowers & Wilkins propose son fleuron au tarif de 729€. C'est presque 300€ de plus que notre référence du moment, le Sony WH-1000XM6, et presque 230€ de plus que l'Apple AirPods Max. Autant dire qu'à un tel prix, il va falloir délivrer une prestation parfaite à tous les niveaux pour espérer devancer la concurrence, majoritairement sous la barre des 500 euros, et se frayer un chemin au sein de notre guide des meilleurs casques. Voyons si ce Px8 S2 tient ses promesses.
Qualité de fabrication : 5/5
S'il y a un point sur lequel le casque a mis tout le monde d'accord au Labo Capital, c'est son design. Conçu avec des matériaux premium (cuir Nappa et aluminium), le Px8 S2 est tout simplement le plus beau casque que nous ayons eu entre les mains. La fabrication est irréprochable, un cran au-dessus du Px7 S3 (du Sony WH-1000XM6 et de l'AirPods Max également), et la finition rassure quant à la solidité du produit. Le S2 n'évolue toutefois que subtilement par rapport au Px8, avec l'ajout d'une ouverture sur les tiges de l'arceau pour laisser entrevoir le câble tressé liant les deux oreillettes. C'est très réussi. La marque a conservé le logo Bowers & Wilkins gravé sur les oreillettes et non collé comme sur le Px7 S3.

Il y a tout de même un petit bémol, l'absence de certification IP pour protéger le casque contre la pluie ou la poussière. On apprécie en revanche les accessoires fournis. Ceux-ci incluent une housse de transport de bonne qualité, même si elle est un peu en-dessous du casque lui-même, et deux câbles : un USB-C vers USB-C et USB-C vers mini-jack 3,5 mm. En ce qui concerne la fabrication, on est bel et bien en présence d'un produit d'exception. Bravo B&W.
Confort : 4,5/5
Pour ses coussinets et son arceau, le Px8 S2 emploie des mousses à mémoire de forme recouvertes de cuir. Très bien conçu, l'arceau s'avère souple, limitant ainsi l'effet de pince du casque. De format circum-auriculaire, les oreillettes englobent parfaitement les oreilles. À noter que les coussinets tiennent un peu chaud (cuir et mousse obligent), ce qui sera parfait en hiver, moins en été. Le confort est globalement excellent, toutefois le poids non-négligeable de l'appareil, 310g, se ressent sur le sommet du crâne, l'arceau ne parvenant pas à l'amortir complètement. Une critique que nous avions aussi adressée au Px7 S3. Pour autant, cette pression reste mesurée et ne gênera que lors des longues sessions d'écoute. Le casque s'adapte plutôt bien, en outre, aux différentes morphologies.

Autre petit regret, le casque ne se plie toujours pas. C'est d'autant plus dommage que, s'il a quelque peu gagné en finesse, le Px8 S2 reste imposant, surtout quand il se trouve dans sa housse de transport. Heureusement, le port autour du cou est plutôt agréable, les oreillettes pouvant pivoter à 180° et s'incliner vers l'intérieur de l'arceau (avec un angle assez léger). Malgré quelques petits défauts qui ne lui permettent pas d'atteindre le niveau de confort d'un Sony WH-1000XM6 par exemple, le Px8 S2 se montre très agréable à porter au quotidien et fait indéniablement partie des bons élèves en la matière.
Prise en main & fonctionnalités : 4/5
Tout comme le Px7 S3, le nouveau né de B&W profite d'une ergonomie légèrement revue. Les commandes physiques changent de position et le bouton central (play/pause, morceau suivant/précédent) est désormais texturé pour mieux le distinguer des boutons de volume lorsqu'on a le casque sur la tête. Intuitives et fiables, les commandes reposent sur des pressions simples ou multiples. Si elles sont très complètes, il y a peu d'indications sonores pour guider l'utilisateur. Ce n'est toutefois gênant que lorsqu'on change le mode d'isolation. Il faudra alors deviner à l'oreille si la réduction de bruit ou la transparence est activée. Dommage par ailleurs qu’il faille choisir entre le réglage de l'isolation et le déclenchement de l'assistant vocal, alors qu’un appui long sur le bouton aurait pu permettre de combiner les deux.

De son côté, l'application Bowers & Wilkins n'évolue pas mais demeure efficace, proposant tout ce que l'on est en droit d'attendre, à savoir des réglages utiles (isolation, mise en veille auto, égaliseur à cinq bandes, capteur de port...), un utilitaire de mise à jour, ou encore la possibilité de connecter des services de streaming.

En revanche, nous avons relevé plusieurs bugs, sans doute de jeunesse. D'abord avec le capteur de port, qui a cessé de fonctionner quand nous avons changé sa sensibilité via l'appli. Ensuite avec la réduction de bruit/transparence qui s'activait ou se désactivait parfois de manière aléatoire. Rien de dramatique non plus, mais on espère que la marque corrigera rapidement le souci par mise à jour logicielle.
Connectivité : 4,5/5
En ce qui concerne la connectivité, Bowers & Wilkins met les petits plats dans les grands en offrant une connexion filaire moderne par USB, traditionnelle en jack (via les adaptateurs fournis), ou bien sans fil en Bluetooth 5.3 avec le support des meilleurs codecs Qualcomm. Très large, leur prise en charge va de l'aptX à l'aptX Lossless, en passant par la déclinaison HD ou Adaptative. Comme le Px7 S3, il devra toutefois attendre la grande mise à jour prévue par la marque en fin d'année 2025 pour supporter le LE Audio, son codec LC3 plus économe en énergie et sa fonction Auracast, pour diffuser une même source audio simultanément sur plusieurs casques compatibles.

À l'usage, le Px8 S2 se connecte très facilement en Bluetooth. Il suffit de maintenir le levier d’allumage le plus haut possible pour déclencher le mode appairage. En outre, le casque supporte la procédure simplifiée d'Android, Google Fast Pair (mais pas celle de Windows, Microsoft Swift Pair). Nous n'avons pas grand chose à reprocher à l'appareil en matière de connectivité, si ce n'est l'impossibilité d'utiliser le casque en filaire quand la batterie est à plat et sa latence un peu élevée en Bluetooth (en SBC comme en aptX). Même avec les applications qui compensent le retard du signal, comme YouTube ou Netflix, on percevra un léger décalage entre le son et l'image.
Performances sonores : 4,5/5
S'il ressemble visuellement à son prédécesseur, le Px8 S2 n'a plus grand chose à voir avec lui sur le plan acoustique. Puisqu'il s'affine, la marque a du revoir complètement sa conception, utiliser une nouvelle bobine, un nouvel aimant, remodeler la chambre... Elle emploie par ailleurs un nouvel ampli "sur mesure" et un processeur de signal (DSP) plus puissant, hérité du Px7 S3. La membrane de 40 mm, elle, est toujours fabriquée en fibre de carbone, un matériau censé procurer davantage de clarté que la biocellulose du Px7. Lors de notre test, ce dernier affichait déjà une signature sonore clivante, marquée par une forte présence des basses et des hautes fréquences. Autant le dire tout de suite, le Px8 S2 offre une excellente qualité audio, mais il pousse cette identité encore plus loin.

En effet, l'extension des basses et des aigus est généreuse et B&W semble vraiment déterminé à le faire savoir. En mode réduction du bruit active (RBA), on a une réponse en fréquences assez disproportionnée, avec des bas médiums et des médiums largement en retrait. Si le casque génère des graves sur-puissants et percutants, tout en maintenant une grande clarté, on a en contrepartie l'impression que certains instruments manquent un peu de corps et de naturel. Les guitares, par exemple, peuvent parfois sembler légèrement étriquées tandis que les cymbales de batterie sont clinquantes, trop métalliques. Le haut du spectre audio a le mérite d'aérer la scène mais il accentue aussi plus que de raison les sifflantes (les "s" et "f") et les harmoniques.

Un égaliseur sera donc indispensable. Une fois les excès d'aigus et de graves tempérés, on peut alors apprécier l'extrême richesse sonore du Px8 S2, sa précision, son niveau de détail chirurgical (surtout quand on utilise un codec haute qualité comme l'aptX HD), sa scène audio large avec une parfaite séparation des instruments, sa belle dynamique ou encore son taux de distorsion digne des meilleurs casques Hi-Fi (seulement 0,07% à 90dB en RBA). Attention cependant, car le son change drastiquement lorsque l'on désactive la RBA. On perd énormément de basses, au point d'en manquer cette fois, et on gagne en médiums. Plus équilibrée sur le papier, la réponse du casque est toutefois trop brillante dans ce mode. En outre, la distorsion explose. L'appareil est ainsi moins précis et moins dynamique.
Casque audiophile oblige, nous sommes évidemment plus critiques mais ne vous méprenez pas, le Px8 S2 délivre (après atténuation de ses quelques excès et en mode RBA) une qualité audio fantastique.
Isolation : 4,5/5
Comme dit plus haut, l'arceau du Px8 S2 ne serre pas trop le crâne, mais ça ne l'empêche pas d'offrir une excellente étanchéité phonique. Même sans réduction du bruit active, le casque se montre déjà très isolant. Avec la réduction du bruit active, nous avons mesuré une baisse moyenne d'environ 25 dB sur les fréquences médiums et graves, tandis que les plus hautes fréquences, fortement réduites par l'isolation passive, perdent presque 40 dB par rapport au bruit généré dans notre Labo de test. C'est une prestation très correcte, dans la lignée du Px7 S3. Mais cela reste encore un cran en-dessous des meilleurs casques dans ce domaine, qui peuvent réduire la partie inférieure du spectre audio de plus de 30 dB. Certains peuvent même s'approcher des 40 dB.

Le mode transparence, qui amplifie au contraire les bruits ambiants pour permettre à l'utilisateur de mieux entendre son environnement, est quant à lui excellent. Il s'avère très naturel, produisant un son presque identique au bruit de référence émis dans notre laboratoire. Presque, car il aurait fallu que le rendu soit un tout petit peu plus brillant. Les aigus sont légèrement en retrait, comme lors de notre essai du Px7 S3. Rien de grave cependant, l'offre d'isolation globale du Px8 S2 demeure digne de son positionnement haut de gamme.
Qualité d’appel : 4,5/5
Le Px7 X3 marquait une belle progression en matière de captation vocale. Idem pour le Px8 S2, qui compte lui aussi huit micros pour la réduction du bruit et la communication. Ainsi, nous n'avons eu aucun problème pour échanger dans un environnement calme ou modérément bruyant. Même dans un bar très fréquenté, la conversation est restée intelligible.

En laboratoire, les premières difficultés (bruit de fond, syllabes mâchées...) ne sont apparues qu'à partir de 80 dB de bruit ambiant. Et même là, la conversation restait possible. Il nous a fallu atteindre 90 dB, soit le volume d'une tondeuse à gazon ou d'un scooter situé à proximité de l'auditeur, pour que les mots deviennent vraiment incompréhensibles. C'est une excellente performance, meilleure que la plupart des concurrents.
Autonomie : 4,5/5
Selon Bowers & Wilkins, le Px8 S2 peut assurer 30h d'autonomie sur une charge. Lors de notre test, l'appareil a tenu 28h en aptX HD avec un volume raisonnable (60% environ). Compte tenu de la consommation d'énergie plus élevée de ce codec, la promesse est tenue. L'appareil dépassera même les 30h si vous optez pour le moins bon mais plus économe codec SBC. En prime, la recharge du casque est courte (si vous utilisez un chargeur puissant). La marque communique sur un gain de 7h d'autonomie pour 15 mn de charge, mais la procédure complète est elle aussi très rapide. Le Px8 n'a mis qu'une heure et demi pour regagner les 100% de batterie.
Si quelques modèles dépassent les 50h d'autonomie avec RBA, comme les produits Marshall (ce sont de vrais marathoniens), la trentaine d'heures proposée par Bowers & Wilkins est largement suffisante pour tenir une bonne semaine à raison de 4h par jour. Elle se situe par ailleurs au même niveau que les références du secteur, Sony WH-1000XM6 en tête.
Réparabilité : 2,5/5
En ce qui concerne la réparabilité, même constat que pour le Px7 S3, encore une fois. Le casque est assez simple à démonter et il sera aisé pour quiconque, sans outil, de changer les mousses des oreillettes. La marque précise aussi que l'arceau peut être changé, mais elle recommande alors de passer par un technicien agréé.

De toute façon, B&W ne commercialise pas les pièces officielles (sauf les mousses des oreillettes). Et puis la simplicité de démontage est relative. La batterie n'est pas facilement accessible, contrairement à ce que proposent certaines marques, comme Sonos avec son Ace, ou encore mieux : Fairphone. Dommage, on aurait aimé que la marque aille beaucoup plus loin en matière de réparabilité.
Les meilleures alternatives au Px8 S2
Bang & Olufsen Beoplay H95 : le concurrent direct
Sony WH-1000XM6 : le meilleur casque sans fil du moment
Conclusion
Bowers & Wilkins voulait que son Px8 S2 soit un bel objet, et c'est en effet le cas. La qualité de fabrication est tout simplement irréprochable, bien au-delà de la vaste majorité des concurrents. Une vraie pépite en matière de design, même si l'on regrette qu'il ne se plie pas. Mais au-delà de cela, est-ce aussi un bon casque audio ? Oui, c'est même un excellent casque, moderne, qui ne pêche véritablement dans aucun domaine. Ce n'est toutefois pas un appareil à mettre entre toutes les mains, car il exige quelques optimisations, notamment sonores, pour en tirer le meilleur. Et s'il offre une excellente qualité audio, un très bon niveau de confort général, une connectivité complète et s'avère très à l'aise lors des appels téléphoniques/visioconférences, sa réduction du bruit active est encore un brin en retrait par rapport aux meilleurs modèles (on espère aussi que la marque corrigera ses petits bugs de jeunesse). Au regard de l'excellente prestation globale du Px8 S2, on lui passe volontiers ces défauts. Il demeure moins aisé, en revanche, d'oublier son tarif très élevé. Difficile pour lui de se montrer compétitif face aux autres cadors du secteur, sauf à considérer les casques audio comme des accessoires de mode avant tout. Si votre priorité est de vous offrir un casque design et luxueux, alors là, en effet, peu de concurrents peuvent rivaliser.
- Qualité de fabrication : 5/5
- Confort : 4,5/5
- Prise en main & fonctionnalités : 4/5
- Connectivité : 4,5/5
- Performances sonores : 4,5/5
- Isolation : 4,5/5
- Qualité d’appel : 4,5/5
- Autonomie : 4,5/5
- Réparabilité : 2,5/5
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