Article mis à jour le 27/05/2025 - Nous avons reçu l'indice de réparabilité attribué au Honor 400. Il obtient 08/10, mais comme souvent, il faut vérifier les sous-notes pour juger de la pertinence réelle. Cet aspect a été détaillé plus bas dans cet article. Nous avons également exploité les fonctions d'intelligence artificielle présentes via l'interface et dans le volet photo. Force est de constater que le fabricant est en train de passer un cap sur ce terrain là.

Presque un an après la sortie des Honor 200, c'est au tour des 400 de pointer le bout de leur nez. La série 300 n'a jamais été commercialisée en France, on passe donc directement aux 400, dont la déclinaison Lite a été présentée le 6 mai. Plus performant, mieux équipé, notamment sur son volet photo, le 400 standard fait ses premiers pas au sein d'un milieu de gamme déjà bien garni. Affiché à 499 € en version 256 Go, il va devoir faire face aux excellents Samsung Galaxy A56 et Google Pixel 9a. La tâche sera loin d'être simple, tant ces deux modèles progressent cette année. Alors peut-il tenir la comparaison ? Voici notre avis complet.

Design : soigné, agréable à l'œil, malgré un petit défaut (4/5)

La qualité qui se dégage du produit impressionne pour cette gamme de prix. Le bloc photo dessiné en forme de hublot d'avion et ses deux capteurs photo en font un produit agréable à l'œil. Cependant, il est assez fastidieux à utiliser lorsqu'il est posé sur une table. L'îlot logeant les capteurs étant protubérant et surtout trop situé sur le côté, le smartphone tangue dès qu'on effectue une petite pression sur l'écran.

© Quentin Lorichon pour Capital

De face, les bordures d'écran sont plutôt minces. A ce niveau de de prix, c'est plutôt confortable, puisque les concurrents les agrandissent afin de segmenter leurs gammes. Enfin, on retrouve non pas une pilule inspirée des nouveaux iPhone comme sur le 400 Lite, mais un simple poinçon logeant la caméra selfie. Curieusement, le bouton AI, également inspiré des derniers modèles de Cupertino, a disparu. Il est pourtant bien présent sur le 400 Lite. Malgré une prise de contact effectuée avec l'entreprise, celle-ci n'a pas pu nous expliquer la raison de ce changement.

Connectique : quelques concessions, mais l'essentiel est là (4/5)

Il s'agit là d'un appareil de milieu de gamme. Comme souvent, les utilisateurs n'auront pas droit aux dernières normes en matière de connectique. Toutefois, l'essentiel est présent et c'est le principal.

© Quentin Lorichon pour Capital
  • USB-C 2.0, permettant des débits théoriques jusqu'à 480 Mbit/s, loin des 5 Gbit/s de l'USB-C 3.0.
  • WiFi 6, privant les utilisateurs de la bande des 6 Ghz malheureusement.
  • Bluetooth 5.4, la bonne surprise du volet connectique, il s'agit de la dernière norme actuelle.

Écran : une dalle AMOLED bien calibrée et lumineuse (4/5)

Honor a doté son 400 d'un écran de 6,5 pouces AMOLED 120 Hz paré d'une excellente définition de 2736 x 1264 pixels. La technologie LTPO (rafraichissement adaptatif de 1 à 120 images par seconde) n'est toutefois pas de la partie. La fréquence se contente donc d'un ajustement automatique entre 60 et 120 ips en fonction du contenu affiché. Nous avons soumis cet écran à notre sonde colorimétrique, et les résultats que nous avons relevés sont excellents. Notez que le deltaE est une valeur mesurant la fidélité colorimétrique. En dessous du seuil de 3, l'œil humain n'est plus capable de déceler une différence entre une couleur réelle et celle affichée à l'écran.

© Quentin Lorichon pour Capital
  • Mode "couleurs vives" : DeltaE moyen de 3,63 et température à environ 7200K. Fidélité des couleurs quasi-parfaite.
  • Modes "couleurs normales" : DeltaE moyen de 2,05 et température à 6600K. Fidélité des couleurs parfaites.

Résultats, le calibrage est excellent en mode normal. Le paramètres "couleurs vives" est à réserver aux utilisateurs adeptes de couleurs pétantes. Enfin, la dalle est très lumineuse, assurant une parfaite lisibilité même en plein soleil :

  • Pic SDR : 529,77 cd/m2
  • Pic HDR : 1513 cd/m2

Un joli pic de luminosité max pour un modèle de milieu de gamme. On est bien loin des 5000 cd/m2 annoncés par la marque, qui doit mesurer sa luminosité sur un pixel certainement, et pas sur 10% de l'écran comme nous (et l'ensemble de l'industrie des TV).

Performances : une fluidité honorable, sans être un foudre de guerre (3,5/5)

Exit le SoC (system on a chip) MediaTek 7025 Ultra du 400 Lite, la firme chinoise a cette fois-ci opté pour un Snapdragon 7 Gen 3 de chez Qualcomm. Forcément, on gagne en fluidité et en rapidité dans l'exécution des tâches. Fourni avec 8 Go de mémoire vive, il est possible de la booster "virtuellement" pour en obtenir 8 supplémentaires, pour un total de 16 Go de RAM. Nous sommes toujours assez sceptiques concernant cette fonction, puisqu'à l'utilisation, rien n'indique qu'il y a réellement une amélioration. D'autre part, nous avons soumis le smartphone à notre traditionnel outil mesurant les performances brutes, Geekbench 6.

Le dernier né d'Honor est dépassé par la concurrence. Les smartphones dans la même tranche de prix se montrent tous plus puissants. Rappelons que la section compute mesure les performances de la partie graphique à des fins d'intelligence artificielle. C'est malgré tout suffisant dans l'ensemble pour apprécier l'expérience générale, mais les adeptes de jeux mobiles se tourneront surement vers un appareil revendiquant davantage de chevaux sous le capot. Également, qui dit plus de puissance, dit aussi plus de réserve pour affronter le poids des années.

Honor mise beaucoup sur l’IA dans son nouvel appareil. Parmi les fonctions les plus avancées et populaires, on note :

  • Rédaction IA, qui génère du texte et peut en résumer
  • Traduction IA, capable de traduire en temps réel
  • Sous-titres IA, qui permet d’appliquer des sous-titres à une vidéo
  • Suggestions IA, vous proposant des applications à utiliser en fonction de vos habitudes
© Quentin Lorichon pour Capital

Tout est disponible en français et force est de constater que son intégration s’avère satisfaisante au quotidien. Veillez cependant à faire un tour dans les paramètres pour activer et installer certaines fonctions capables de tourner en local. Sous-titres IA est encore perfectible pour retranscrire des dialogues anglais vers le français mais les résultats sont prometteurs pour pouvoir obtenir des sous-titres dans sa langue à l'avenir. A l'inverse, nous avons pu obtenir des résumés concis d’un texte excessivement long, ou encore traduire des textes d’une langue étrangère vers le français. La firme chinoise a également ajouté un détecteur de deepfake lors d’un appel vidéo, idéal si l'on est à deux doigts de se faire arnaquer par une fausse célébrité...

Photo : seul le module principal vaut le coup (3,5/5)

Le mobile s'équipe d'un double module photo assez prometteur sur le papier.

  • Capteur principal grand-angle 200 Mpx f/1.9
  • Capteur ultra grand-angle de 12 Mpx f/2.2

Le grand-angle, comme souvent sur une partition photo, est celui qui s'en sort le mieux. Ici, il est très bon. Les clichés délivrés ont un piqué suffisant et un bon niveau de détails. Le traitement numérique a cependant tendance à accentuer légèrement la netteté et la saturation des couleurs. Sa montée en sensibilité est maîtrisée jusqu'à 3200 ISO, et les résultats demeurent acceptables jusqu'à 6400 ISO, avec une perte de détails nette une fois passé ce cap.

L'ultra grand-angle n'est clairement pas sur la même longueur d'ondes. Le bruit numérique apparaît dès 400 ISO, avec une perte de détails bien visible à partir de 800 ISO. Les photos deviennent quasiment inexploitables dès 1600 ISO. Avec le traitement logiciel, les photos retrouvent forcément des couleurs et le niveau de détails demeure correct, même s'ils ont tendance à se faire plus rares aux bords des photos. Sinon, on retrouve quelques fonctions assez sympathiques, notamment le mode Harcourt qui permet de réaliser de jolis portraits en noir et blanc dans le style du célèbre studio photo (une sorte de clair obscur très contrasté). Un bonus appréciable.

Comme pour l'interface, le volet photo profite de plusieurs fonctionnalités IA appréciables. La Gomme IA est de la partie, et permet de supprimer des éléments rapidement. Il s'agit de l'option la plus performante selon nous, d'autant qu'il est possible de sélectionner le type de sujet que vous voulez supprimer pour de meilleurs résultats. En l'occurence, nous avons pu enlever la totalité des passants sur l'exemple ci-dessous.

© Quentin Lorichon pour Capital

Il faudra peaufiner ensuite la photo pour retirer les quelques ombres restantes via entourer pour effacer, mais le résultat est vraiment satisfaisant. Pour le reste, vous retrouverez optimisation du visage, capable d'ouvrir les yeux d'une personne lorsque celle-ci les a accidentellement fermés lors d'une photo de groupe. Enfin, si vous avez réalisé un cliché trop serré, il est possible de l'étendre, toujours en faisant appel à l'Intelligence Artificielle. N'oublions pas non plus Super Zoom IA. Lorsque vous zoomez numériquement au maximum (30x), vous pouvez faire appel à l'IA afin d'enlever le bruit numérique. Forcément, un œil avisé détectera tout de suite le traitement très artificiel et un lissage excessif des textures. Certains clichés nous ont cependant convaincus.

Autonomie : correcte, sans plus (3,5/5)

Le smartphone s'équipe d'une batterie de 5300 mAh. Suffisant pour assurer plus d'une journée d'utilisation ? C'est ce que nous avons vérifié en soumettant le mobile à notre traditionnel test de streaming, reposant sur la lecture en boucle d'une vidéo 4K, tout en réglant la luminosité à 200 cd/m2. L'appareil a tenu 17h57 avant de s'éteindre complètement. C'est une valeur correcte dans cette tranche de prix, mais bien en dessous des mobiles à la meilleure autonomie. Le téléphone propose une charge rapide à 66W max. Il y a deux modes de charge, un mode rapide et ultra-rapide. Nous avons mesuré la charge complète en mode rapide (entre 30 et 40W). Le téléphone a ainsi mis 54mn pour se recharger à 100%.

Réparabilité / durabilité : encore un petit effort à réaliser (3/5)

Le Honor 400 bénéficie d'une note de 08/10 sur l'indice de réparabilité. Mais comme nous le rappelons désormais sur nos tests, ce score est le résultat d'un grand nombre de sous-critères. En décortiquant le document qui a permis cette notation, on constate que la durée de disponibilité des pièces de la liste 2 (celles qui cassent le plus souvent) obtient seulement 4,5/10. L'appareil se rattrape sur une facilité de démontage des pièces de la liste 2 de 8,3/10, signifiant qu'il est facile à réparer soi-même.

© Ministère de la transition écologique

Le fabricant promet six ans de mises à jour logicielles et de sécurité, le classant dans les bons élèves de sa catégorie. Enfin, le mobile peut compter sur une certification IP65, le protégeant contre la poussière et les jets d'eau, mais pas contre une immersion totale.

Les alternatives au Honor 400

Google Pixel 9a, le meilleur rival

Il s'agit surement du choix le plus judicieux à effectuer dans cette gamme tarifaire. Il est meilleur en tous points : photo (ultra grand-angle mieux maîtrisé), écran et performances, pour quelques dizaines d'euros supplémentaires.

Samsung Galaxy A56, pour une autonomie plus solide

Bien que le Galaxy A56 ne soit pas parfait, il est un poil moins cher, doté d'une puce plus véloce, et d'une autonomie plus étendue. Une meilleure option globale également.

Verdict

Le Honor 400 n'est pas un mauvais smartphone. Son design est soigné et n'a pas à rougir face à d'autres propositions similaires. L'écran est d'excellente qualité, bien calibré et lumineux. Les performances sont honnêtes et la photo convaincante (malgré un petit manque de polyvalence). Saluons également une offre IA plaisante et à l'intégration assez poussée dans l'interface. Toutefois, il ne se démarque dans aucun domaine par rapport aux ténors du milieu de gamme. Il est même assez nettement distancé par Samsung et Google, les A56 et Pixel 9a profitant de belles améliorations cette année. Ainsi, avec une prestation globale honorable mais pas exceptionnelle, son positionnement tarifaire nous semble inadapté. Il lui faudrait s'éloigner de ses concurrents. Autour des 350/400 euros, il deviendrait alors nettement plus compétitif sur son segment de marché et un photophone à prix raisonnable vraiment intéressant.

Note du produit : 3,8/5

  • Design : 4/5
  • Connectique : 4/5
  • Écran : 4/5
  • Performances : 3,5/5
  • Photo : 3,5/5
  • Autonomie : 3,5/5
  • Indice de réparabilité : 3,5/5

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