
Sommaire
- Navigation : bonne gestion des obstacles, mais cartographie sommaire (4/5)
- Aspiration : efficace sur tous les revêtements de sols (4,5/5)
- Lavage : très efficace, sauf dans les angles (4/5)
- Application : intuitive et didactique, mais incomplète (3,5/5)
- Entretien : facile, mais pas sans intervention humaine (3,5/5)
- Réparabilité : attention aux pièces détachées
- Deux alternatives à l’Ecovacs Deebot X8 Pro Omni
- Conclusion
Lancé à un peu moins de 1 300 euros, le Deebot X8 Pro Omni fait partie des aspirateurs robots haut de gamme d’Ecovacs, sans en être le plus onéreux. Il est livré avec une station tout-en-un complète. C’est ce qui le distingue de la version X8 Omni (non Pro), qui coûte 100 euros de moins : cette dernière fait l’impasse sur la distribution automatique de détergent et sur le nettoyage adaptatif du rouleau-serpillère. Dans le cas du modèle "Pro", il est lavé entre 40 et 75°C, alors qu’il est réalisé systématiquement à 75°C pour la version plus abordable. La gamme d’Ecovacs, notamment le X8, se distingue par un étonnant rouleau serpillère rotatif, destiné à laver les sols. Il est constamment baigné d’eau, rincé et raclé pour rester propre tout au long du cycle de nettoyage.
Navigation : bonne gestion des obstacles, mais cartographie sommaire (4/5)
Au déballage, on apprécie le design soigné du X8 Pro Omni, avec une station qui semble relativement compacte pour un modèle multifonction. Une fois le robot connecté au réseau Wifi, la première cartographie s’effectue en 5 minutes environ. La carte livrée est sommaire, le découpage des pièces étant très « grossier », de même que leur forme. En comparaison des cartographies très détaillées des modèles premium de Roborock ou Dreame, cela surprend. Les possibilités de personnalisation sont certes assez intuitives, mais quand l’application restitue trois, voire quatre de nos pièces comme un seul gros bloc, il n’est pas évident d'effectuer un découpage fidèle à la réalité. Nous avons dû tâtonner pour obtenir un résultat à peu près pertinent.
Quand on connaît les modèles haut de gamme concurrents, on a une autre surprise : si Ecovacs promet que sa technologie AIVI 3D permet au robot « une reconnaissance précise des objets », ceux-ci ne sont pas notifiés sur la carte, dans l’application. On n’y retrouve pas l’icône d’une chaussure ou d’une gamelle par exemple, ni même la notification d’un obstacle. Là où le X8 a contourné un obstacle, sur la carte, on voit juste un espace vide autour duquel le robot a tourné.

De même, si on peut utiliser à distance la caméra du X8 pour voir ce qui se passe à la maison, Ecovacs ne permet pas de prendre des photos des objets ou des clichés des animaux domestiques. Cela pourrait être utile pour comprendre où le robot est gêné, et éventuellement placer des balises d’interdiction. Pour autant, s’en sort-il moins bien pour éviter les obstacles ? Dans l’absolu, non - il s’avère même plutôt doué.

Lors de nos tests, il ne s’est emmêlé dans aucun câble électrique, a évité toutes les chaussures, les chaussettes et même les plus petits objets comme certains jouets de nos chats. Il s’en approche d’ailleurs étonnamment près lorsqu’il les contourne – sa seule erreur a été de déchiqueter un magazine qu’il n’avait pas « vu ».

Malgré son épaisseur de 98 mm (c’est presque 1 cm de plus que le Dreame X50), il passe facilement sous les meubles. Comment ? Grâce au système de navigation qu’il utilise à la place d’un traditionnel LiDAR, à savoir une « lumière bi-structurée » (un module laser d-TOF), complétée par un capteur de bord. Par exemple, il accepte de se faufiler sous notre canapé sans hésiter. Ça n’était pas le cas du Roborock Saros 10 malgré son LiDAR rétractable. De même, il n’est pas gêné par les rideaux ou voilages qui descendent un peu bas, qu’il pousse pour nettoyer les bordures.

Autre constat : le X8 voit les contours des meubles, mais ne les identifie pas pour les placer sur la carte. On peut y ajouter des éléments de mobilier, mais il faut procéder manuellement – idem pour le type de sol, qu’on peut renseigner dans l’application, mais que le robot n’indique pas automatiquement, à l’exception des tapis.
Aspiration : efficace sur tous les revêtements de sols (4,5/5)
Le X8 Pro Omni revendique une puissance de 18 000 Pa, qui n’est pas la plus élevée du marché, mais largement suffisante pour dépoussiérer les sols durs. Qu’il s’agisse de ramasser des cheveux, de la poussière ou des poils d’animaux, il ne laisse rien sur son passage, même si on lui confie des déchets plus épais, comme de la litière minérale pour chats. Pour éviter d’éparpiller ce type de saletés, l’onglet « Fonctionnalités de laboratoire » de l’app mobile comporte une fonction « Élimination stratégique des particules ». Quand on l’active, la vitesse de rotation de la brossette latérale diminue pour éviter d’en projeter partout, et cela fonctionne bien. En revanche, pas d’augmentation de la puissance d’aspiration en temps réel si le robot croise une zone où il y a des déchets en quantité.

Pour atteindre les coins, la brossette latérale du X8 est extensible (ce qu’on peut désactiver dans l’onglet « Nettoyage adaptatif des bords »). Cependant, elle le fait principalement aux abords des angles, mais rarement lorsque le robot longe des obstacles. On aimerait par exemple qu’elle s'active lorsque le robot longe une porte fermée, un appareil électroménager ou un meuble bas.
Sur les tapis, l’Ecovacs X8 Pro Omni augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Cela lui permet de collecter aussi bien des saletés épaisses que des déchets fins. Il s’en sort vraiment bien puisqu’il nous a rendu un tapis presque immaculé (sur lequel il ne peine nullement à monter). Sur ces sols, le X8 soulève légèrement son rouleau de lavage – ce qu’il fait aussi lorsqu’il rejoint sa base en fin de cycle ou en aspiration seule.

Toutefois, pour éviter de les mouiller ou les salir, mieux vaut cocher l’option « Aspirer les tapis en priorité » pour qu’il les dépoussière quand son rouleau est encore sec.
Lavage : très efficace, sauf dans les angles (4/5)
Pour laver les sols, le X8 utilise un rouleau rotatif constamment nettoyé (technologie Ozmo Roller). On remarque tout d’abord que la fonction de lavage seul n’est pas disponible sur l’application, ce que nous avons regretté. On peut seulement enchaîner un lavage après l’aspiration.
Autre reproche : lorsque le robot sort de sa station après avoir lavé son rouleau, il lui arrive souvent de laisser échapper de grosses gouttes d’eau sur son passage (surtout devant sa base).

On peut se demander si le rouleau est une meilleure solution que la serpillère vibrante ou les patins rotatifs. Contrairement à ces derniers qui sont presque totalement silencieux, il est légèrement bruyant. On entend constamment un bruit émis par la pompe qui arrose le rouleau (16 jets, précise Ecovacs). Lorsque l’extension du rouleau est activée, on entend aussi une sorte de bruit mécanique quand il se déplie. Mais l’ensemble est moins bruyant que les solutions exploitant une serpillère vibrante.

Pour réaliser nos tests, nous avons utilisé exclusivement de l’eau, mais le X8 Pro Omni peut fonctionner avec du détergent (non fourni) qu’il distribue automatiquement : le réservoir se trouve à côté du bac à poussière. Comme toujours, il est nécessaire d’utiliser le détergent du fabricant et en l’occurrence, Ecovacs le vend à prix d’or : 39 euros la bouteille d’un litre, hors promotion.

Mais même avec de l’eau pure, ce rouleau est très efficace. En mode aspiration et lavage, le X8 a éliminé la quasi-totalité de nos traces de ketchup séché, sans laisser le sol gras ou collant (en optant pour le nettoyage en profondeur, avec le débit d’eau maximal). En mode « gestion intelligente », qui utilise l’IA pour déterminer les modes et paramètres de nettoyage pour chacune des pièces, le X8 peut détecter les zones les plus sales et y repasser plusieurs fois. Là encore, nous avons un regret : la gestion intelligente – donc a fortiori le re-lavage de zones sales – n’est disponible que si on nettoie le logement entier. Dans ce mode, nous reprochons aussi au X8 de s’en tenir aux trajectoires planifiées, quitte à rouler plusieurs fois dans des déchets qui se trouvent sur son trajet.
Dans les zones dégagées, les bandes lavées se chevauchent parfaitement et le rouleau ne laisse aucune trace visible, même à contre-jour. En revanche, le rouleau ne longe pas toujours très bien les bordures, malgré la fonction d’extension, et laisse parfois un espace de plusieurs millimètres non lavé.
De même, il ne gère pas correctement les coins, ni le pourtour des obstacles : le rouleau se rétracte pour permettre au robot de se tourner mais il oublie tous les angles. Par ailleurs, contrairement aux patins, le rouleau ne peut pas se glisser sous les portes ou dans des espaces fins, par exemple.
Application : intuitive et didactique, mais incomplète (3,5/5)
L’application est assez intuitive ; on apprécie notamment d’être guidé lors des premières utilisations. Sous la cartographie, tous les paramètres de nettoyage sont accessibles dès la page d’accueil en un glissement de doigt.

L’application peut sembler assez complète de prime abord, notamment dans les possibilités de personnalisation de la carte : fusion, division, limites virtuelles, revêtements de sol, meubles… Mais on déplore finalement que la cartographie soit très sommaire et que certaines indications ne soient pas automatisées.
De plus, il manque certaines possibilités, telles que le lavage seul, ou le re-lavage automatique des sols sales, disponible seulement quand on nettoie la totalité du logement.

Quelques indications sur ce que fait le robot en mode « gestion intelligente » auraient par ailleurs été les bienvenues : est-ce qu’il aspire et lave, est-ce qu’il aspire fort, lave une seconde fois, etc. ?
Un mot également sur la prise en main de la caméra à distance : lorsque le robot est en mouvement, la vidéo est de qualité moyenne, assez pixélisée, clairement en dessous de ce que proposent les aspirateurs robots concurrents.
Entretien : facile, mais pas sans intervention humaine (3,5/5)
La station facilite et réduit l’entretien, à commencer par l’aspiration de la poussière dans un sac. Les deux bacs, qui contiennent tout de même 4 litres, ne sont pas très hauts ; on les retire facilement de la station, même si elle est glissée sous un comptoir ou un plan de travail.
Comme c’est souvent le cas, on peut choisir la durée de séchage du rouleau, la fréquence de vidange du collecteur de poussière et la fréquence de lavage du rouleau serpillère. Contrairement aux références les plus élaborées, en lavage intelligent, la température de l’eau ne dépend pas du degré de salissure du rouleau, mais du type de pièce. Il n’est pas non plus question d’ajustement de la quantité d’eau ou de la durée de lavage.

Néanmoins, le lavage est efficace car à l’issue de nos tests, y compris pour l’élimination de ketchup séché, le rouleau demeure immaculé ; on a juste quelques peluches et poils d’animaux à récupérer au bord. Quand c’est nécessaire, on peut le déloger sans difficulté.
Habituel aussi : l’application donne une vue sur la durée d’utilisation avant de nettoyer ou changer chaque élément du robot. Comme promis, la brosse principale anti-enchevêtrement retient très peu de cheveux ou poils d’animaux. Si on doit la nettoyer, elle se démonte facilement, de même que la brossette latérale, seulement clipsée.

La station limite l’entretien mais ne le supprime pas. Il faut régulièrement laver la planche qui s’encrasse, mais pas plus que la moyenne. En revanche, si le rouleau nécessite peu d’entretien, il y a des pièces supplémentaires à nettoyer. D’abord, la « boîte d’égouttage ». Cette “réglette”, collée au rouleau, filtre visiblement les plus grosses impuretés et se salit assez rapidement. On y retrouve des poils, cheveux, peluches, poussières… Quand ces saletés sont humides, ça n’est pas très agréable.

Reste encore une pièce à nettoyer et qu’on ne trouve pas sur les autres robots dotés d’une station multifonction : la boîte à eau sale, sur la tranche, dans laquelle stagnent des résidus d’eau sale et à nouveau, quelques poils ou saletés plus fines.

Dernier point de vigilance avec les capteurs, car le robot attire la poussière qui a d’ailleurs tendance à se loger dans le renfoncement sous la caméra - pas si facile d’accès.
Réparabilité : attention aux pièces détachées
Le X8 Pro Omni bénéficie d’un indice de réparabilité de 8,6/10, dans la moyenne haute. Attention toutefois : s’il se démonte globalement assez bien, il reçoit de mauvaises notes aux critères de disponibilité des pièces détachées. Si les pièces les plus fréquemment nécessaires sont relativement accessibles, Ecovacs reçoit 0/10 sur les pièces de la liste 1 (« liste de 10 autres pièces détachées au maximum (selon la catégorie d’équipements concernée) dont le bon état est nécessaire au fonctionnement de l’équipement »).
Deux alternatives à l’Ecovacs Deebot X8 Pro Omni
Dreame X40 Ultra Complete
Le Dreame X40 Ultra Complete étant un modèle d’ancienne génération, il est devenu bien plus abordable, mais il est loin d’être dépassé. Il est notamment doué pour nettoyer jusque dans les coins et bordures.
- Lire notre test complet du Dreame X40 Ultra Complete
Roborock Saros 10
Le Roborock Saros 10 constitue aussi une alternative intéressante. Même si l’IA qui lui permet de reconnaître les objets n’est pas infaillible, il se débrouille dans les environnements domestiques, dans lesquels il aspire et lave efficacement.
- Lire notre test complet du Roborock Saros 10
Conclusion
Au-delà de la première bonne surprise que nous réserve l’Ecovacs X8 Pro Omni, avec son design soigné et sa station multifonction agréable à utiliser, ce robot nous laisse un sentiment mitigé. Si nous devions le résumer, nous dirions que c’est un peu le « robot oui mais… », dans la mesure où chaque point positif est atténué par une réserve. Le rouleau lave efficacement les surfaces dégagées, mais il néglige les recoins voire certaines bordures. De plus, il nécessite un peu plus d’entretien que de coutume. Idem concernant l’aspiration, performante sur tous les types de sols, mais la brossette latérale extensible pourrait être mieux exploitée. Le X8 Pro Omni se débrouille plutôt bien avec les obstacles, mais la cartographie qu’il livre est sommaire, pas si évidente à personnaliser, et sans automatisation (reconnaissance d’objets pour placer des balises d’interdiction, forme exacte des pièces, position des meubles…).
Note de la rédaction : 3,9/5
- Navigation : 4/5
- Qualité d’aspiration : 4,5/5
- Qualité de lavage : 4/5
- Ergonomie de l’application : 3,5/5
- Entretien : 3,5/5
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