
Sommaire
- Navigation : passe-partout mais pas si futé (3,5/5)
- Aspiration : une puissance redoutable (4,5/5)
- Lavage des sols : l’IA doit se mettre à la page (4/5)
- Ergonomie de l’application : un exemple à suivre (5/5)
- Entretien : des fonctions bien pensées pour simplifier l’usage (5/5)
- Réparabilité : un bon niveau d’information
- Les alternatives au Roborock Saros 10
- Conclusion
Lors du salon de l’électronique grand public de Las Vegas (CES) en janvier dernier, le Chinois Roborock n’avait pas manqué d’épater la galerie. Le spécialiste de l’entretien du sol avait dévoilé une nouvelle gamme d’appareils baptisée Saros. Elle se destine à remplacer à terme la famille haut de gamme nommée aujourd’hui S dont le dernier représentant en date, le S8 MaxV Ultra (1 299 euros), place la barre très haut. Lors de sa présentation, Roborock avait surtout suscité l’enthousiasme avec le Saros Z70. Un robot intriguant, doté d’un bras articulé pour attraper et déplacer les petits obstacles présents sur son chemin. L’appareil n’est pas encore commercialisé et laisse donc le champ libre à ses deux petits frères, plus conventionnels, le Saros 10R et le Saros 10 que nous testons ici. Deux modèles au tarif digne de leur rang (1 499 euros ou 1 349 euros jusqu’au 2 avril 2025) qui se distinguent par des choix technologiques différents, tant pour le nettoyage que pour la navigation.
Au Saros 10 incombe donc la lourde tâche de faire mieux que son prédécesseur. Et Roborock a semble-t-il mis les moyens pour convaincre. Au programme, un moteur des plus puissants actuellement, des aptitudes à franchir des obstacles plus hauts que la moyenne, un dispositif anti-enchevêtrement ingénieux, mais aussi un système de navigation repensé pour affiner l’appareil. Sur le papier, le Roborock Saros 10 a tout pour plaire. Et nous avons passé plusieurs semaines à le surveiller en le mettant au défi de garder la maison propre. Pari réussi ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir.
Si ce modèle haut de gamme ne rentre pas dans votre budget, nous vous invitons à consulter notre guide des meilleurs aspirateurs robots mis à jour régulièrement pour trouver la perle rare qui vous donnera satisfaction.
Navigation : passe-partout mais pas si futé (3,5/5)
Roborock maîtrise particulièrement bien les techniques de navigation de ses robots. Et cela se confirme une fois de plus avec ce Saros 10 qui réussit à innover dans ce domaine. L’appareil se dote d’un LiDAR dissimulé dans sa tourelle, d’une caméra RVB à l’avant et d’une palanquée de capteurs répartis sur le pourtour, au-dessous et sur le dessus du boîtier.
La particularité se niche dans sa tourelle. Celle-ci peut se rétracter pour permettre au robot d’abaisser son gabarit pour atteindre 7,98 cm de haut seulement. Du coup, il peut se faufiler aisément sous les meubles bas.

Par ailleurs, le télémètre laser (LDS), placé dans la tourelle, calcule en permanence l’espace restant au-dessus du robot lui évitant de rester coincé si le plafond est incliné. Lorsqu’il se rétracte, le LDS n’est pas désactivé sur les côtés. Il conserve un angle de vision de 100° grâce à une petite lucarne à l’arrière. C’est bien pensé et ça fonctionne généralement bien. Lors de nos essais, il est arrivé au Saros de ne pas rétracter la tourelle pour tenter de passer sous un meuble. Il lui a fallu plusieurs tentatives pour comprendre le problème sans ne plus jamais se laisser avoir par la suite. Il apprend de ses erreurs.

Sur sol dur, le Saros 10 n’est tombé dans aucun des pièges habituels que nous tendons aux robots qui passent entre nos mains. Il a soigneusement évité les petits objets placés sur son chemin, y compris les câbles qui peuvent serpenter. Il signale la présence des obstacles sur sa carte et peut aussi les prendre en photo. Il en reconnaît un bon nombre grâce à sa caméra frontale et son système Reactive AI 3.0.

Sur tapis et moquette, c’est en revanche une autre histoire. Il a superbement ignoré un câble abandonné intentionnellement sur son trajet. Il a roulé dessus sans le détecter et l’a traîné derrière lui, à moitié entortillé dans sa brossette latérale sans s’en soucier. La reconnaissance d’obstacles doit encore progresser sur ce point.
Son « intelligence » lui fait aussi parfois défaut. Nous lui avons par exemple ordonné de passer un coup d’aspirateur sur un parquet où figurait également un tapis léger type paillasson. Lorsque nous lui avons demandé de procéder ensuite au lavage après avoir retiré ce tapis, le Saros 10 a soigneusement évité de laver la zone où se trouvait le tapis pourtant ôté entre-temps.

Dernier souci cette fois-ci avec le système AdaptiLift. Le Saros embarque un dispositif mécanique lui permettant de franchir les seuils de 3 cm de haut et même 1 cm supplémentaire en cas de présence d’une petite marche. Ses roues se surélèvent automatiquement pour l’escalader. Or, le Saros 10 a mis plus de 10 minutes pour passer par-dessus le pied en U d’un fauteuil pourtant épais de seulement 2,5 cm. Le robot semblait mal s’y prendre en attaquant l’obstacle de travers, se trouvant en équilibre sur une roue, reculant alors qu’il fallait avancer, etc. Il a fini par franchir l’obstacle mais à grand-peine.
Aspiration : une puissance redoutable (4,5/5)
22 000 Pa, rien que ça. C’est la puissance d’aspiration déployée par le Saros 10 qui se hisse ainsi parmi les aspirateurs robots les plus puissants actuellement disponibles. C’est même plus du double de la plupart des modèles sortis l’an passé. Cette course à la puissance est-elle justifiée ? D’après les tests que nous avons menés, pas vraiment. Ainsi équipé, le Saros 10 s’en sort très bien… aussi bien que ses concurrents développant une puissance d’aspiration de 19 000 Pa mais pas mieux.
Sur sols durs, le résultat reste impeccable et aucun débris, petit ou gros (miettes, moutons, grains de litière ou de riz), ne lui échappe. Il est aidé dans sa tâche par une brossette latérale extensible munie de deux brins seulement (contre trois habituellement).

Néanmoins, nous avons constaté qu’elle se montre un peu trop timide lorsqu’il s’agit de récolter des déchets cachés sous le rabat d’un canapé ou sous les portes contrairement au Mova P50 Pro Ultra testé récemment. Et malgré une option présente dans les réglages devant inciter le Saros à dégainer sa brossette pour passer sous les meubles, son comportement ne change guère. Par ailleurs, elle ne s’active pas non plus sur les tapis et moquettes. Dommage. Cela aurait permis au Saros 10 de se montrer un peu plus efficace en longeant les murs sur ce type de surface.

Sur les tapis et moquettes, le Saros 10 donne également satisfaction. Avec ses cinq modes d’aspiration (Silencieux, Normal, Turbo, Maximum et Max+) il ne rechigne pas pour extraire les débris pris au piège des fibres. Nous n’avons pas constaté de différence radicale de performance entre les deux modes les plus puissants. Le résultat est similaire avec une hausse du bruit en plus en mode Max+ : 62 dB contre 58 dB en mode Max, mesurés à 1,5 m de distance. D'ailleurs, le Saros 10 se veut le plus silencieux dans la gamme Roborock à ce jour, ce que confirment nos mesures avec 55 dB en mode Normal, et un bruit qui chute à 53 dB en mode Silencieux (disponible sur sol dur uniquement).
Lavage des sols : l’IA doit se mettre à la page (4/5)
C’est l’une des principales différences entre le Saros 10 et le Saros 10R. Le premier se dote d’une serpillère VibraRise (brosse unique à oscillation) quand le second, le 10R, opte pour deux patins rotatifs. Et pour l’épreuve du lavage de sols, force est de constater que la serpillère VibraRise s’en sort mieux. D’abord, elle reste dans la station lorsque le robot se contente d’aspirer le sol puis monte à bord lorsqu’il s’agit de procéder au lavage. Ce qui garantit de ne jamais tremper un tapis même si le robot se hisse plus haut sur ses petites roues pour éviter de toucher les fibres au maximum.

Ensuite, les résultats sont très bons. En mode manuel, le Saros 10 propose quatre niveaux d’humidification de la serpillière, de Faible à Intense pour s’attaquer aux tâches. Nous avons été agréablement surpris de le voir venir à bout de traces de lait séché aussi bien que de ketchup (en deux passages).

Nous avons été moins convaincus par le tampon latéral. Mesurant 4,5 cm de diamètre, il est déployé automatiquement par l’appareil pour longer les murs. Nous ne l’avons pas souvent vu en action. Son efficacité est moins flagrante qu’une serpillère rotative extensible surtout dans les coins.

Nous sommes restés dubitatifs également avec le mode SmartPlan qui fait appel à l’IA. Il laisse toute latitude au robot pour organiser le nettoyage en détectant seul les endroits où il doit insister. Une fonction à activer dans le « Laboratoire IA » de l’application permet même à l’appareil de s’incliner pour appliquer plus de force dans le frottement. Alléchant sur le papier, moins impressionnant dans la réalité. Malgré plusieurs tests, le robot n’a pas jugé utile de frotter davantage une tache pourtant bien visible.
Par ailleurs, et c’est un défaut récurrent chez Roborock, le mode SmartPlan fait l’impasse sur quelques notions de base. En le sélectionnant pour nettoyer une pièce uniquement recouverte de moquette, le robot va tout de même remplir son réservoir d’eau bien qu’il connaisse parfaitement la nature du sol visé. Perte de temps et gâchis d’eau et de détergent donc.
Ergonomie de l’application : un exemple à suivre (5/5)
L’application de Roborock pour contrôler ses robots reste un modèle de simplicité. Elle propose des menus clairs et pas trop chargés, accessibles aux débutants comme aux experts. La programmation des nettoyages, pièce par pièce, s’avère aisée en ordonnant par exemple d’abord une aspiration puis un lavage des sols. Il est aussi possible de reconfigurer la nature des sols si l’appareil s’est trompé pendant la détection ou de paramétrer le lavage dans le sens des lattes du parquet. La gestion de la carte se montre aussi très simple avec l’ajout de mobilier pour plus de réalisme.

Enfin, le Saros 10 dispose de son propre assistant vocal maison. Baptisé Rocky, il suffit de l'interpeller en disant « Hello Rocky » puis de lui donner un ordre comme « Nettoie la cuisine ». Quelques phrases clé sont proposées dans l’appli. Il est aussi possible d’associer le Saros 10 à Alexa (Amazon), Siri (Apple) ou Google Assistant. Compatible avec le protocole Matter, le Saros 10 devrait pouvoir rejoindre Apple Home grâce à une prochaine mise à jour selon la marque.
Entretien : des fonctions bien pensées pour simplifier l’usage (5/5)
Le Saros 10 s’accompagne bien sûr d’une station d’accueil autonome. Elle se montre assez élégante avec sa façade brillante et adopte des dimensions raisonnables de 40,9 cm de large pour 44 cm de profondeur (planche d’accès comprise) et seulement 47 cm de haut. Elle embarque un sac à poussières d’une capacité de 2,5 L. C’est un peu plus petit que la moyenne (plutôt à 3 L). La vidange du robot s’effectue automatiquement avec un bruit mesuré à 73 dB pendant 15 secondes. Ça reste supportable.

À ses côtés, un réservoir permet d’ajouter du détergent (non fourni) que le robot dose lui-même pour laver les sols. Enfin, le couvercle supérieur dissimule un bac d’eau propre de 4 L et un bac d’eau sale de 3,5 L. Une contenance généreuse malgré la taille réduite de la station.

La station lave la serpillière principale et le tampon latéral à l’eau chaude avec une température pouvant atteindre 80°C selon le degré d’encrassement. Ce qui n’empêche pas un petit passage par la machine à laver de temps en temps. Le séchage quant à lui s’effectue ensuite à 60°C pendant deux, trois ou quatre heures selon le réglage choisi.

L’entretien du robot lui-même se révèle assez simple. La brosse centrale baptisée DuoDivide est composée de deux brosses de caoutchouc et de poils souples. Ce système évite bel et bien l’enchevêtrement des poils longs et des cheveux. Ils sont dirigés vers l’interstice entre les deux brosses puis aspirés. Rien ne persiste. On ne peut pas en dire autant du filtre à air du bac à poussières qui, lui, a tendance à facilement s’encrasser. Il faut le nettoyer régulièrement.
Réparabilité : un bon niveau d’information
Avec un indice de réparabilité de 8,5/10, le Saros 10 se place dans la catégorie des bons élèves pour assurer une bonne durabilité. Il bénéficie bien sûr de la garantie légale de 2 ans (pas plus) et Roborock assure le retour gratuit pendant 30 jours en cas d’insatisfaction. La marque propose les consommables qui accompagnent sur robot… mais pas sur son propre site Web. Il faut se diriger vers les autres boutiques en ligne comme Amazon, Fnac ou Boulanger par exemple. Dans l’appli, il est aussi possible de connaître le degré d’usure de certaines pièces et même l’encrassement de quelques capteurs. Pratique.
Les alternatives au Roborock Saros 10
Dreame X50 Ultra Complete
Face au Saros 10, ce modèle haut de gamme signé Dreame n’a pas à rougir. Les petits dénivelés ne l’effraient pas grâce à ses deux petits bras sur lesquels il se hisse pour franchir les obstacles. Il témoigne également d’une navigation précise en étant capable de détecter et identifier les obstacles. Il ne rechigne pas non plus à la tâche pour l’aspiration et le lavage des sols. Un très bon adversaire au tarif similaire.
- Lire notre test complet du Dreame X50 Ultra Complete
Mova P50 Pro Ultra
Pour quelques centaines d’euros de moins tout de même, le P50 Pro Ultra de la jeune marque Mova, filiale de Dreame, propose d'excellentes prestations. À une aspiration efficace et un lavage des sols appréciable pour peu qu’on lui force un peu la main pour s’appliquer, s’ajoute une navigation pointilleuse. Surtout l’appareil se montre très assidu pour nettoyer les coins et sous les meubles. Pour le prix, c’est un excellent candidat.
Conclusion
Le Saros 10 s’inscrit dans la belle lignée des aspirateurs robots laveurs haut de gamme de Roborock. Le savoir-faire de la marque est bien présent avec des résultats très convaincants tant pour l’aspiration que pour le lavage des sols. Le Chinois maîtrise également la navigation pour son appareil qui ne se perd jamais et trouve toujours le meilleur itinéraire pour se déplacer dans la maison.
Mais il semble que Roborock se repose aussi un peu trop sur ses lauriers. La marque ne manque certainement pas d’innover, en témoigne la tourelle rétractable pour se faufiler sous les meubles bas (une excellente idée), ou encore le mode AdaptiLift pour rehausser l’appareil en cas de besoin. Mais elle peine à améliorer certains points. Le mode SmartPlan, qui se repose sur l’IA pour optimiser le nettoyage, peine parfois à convaincre de son utilité. Il laisse le robot prendre des décisions aberrantes comme faire le plein d’eau pour aller aspirer une pièce entièrement recouverte de moquette. Et l’on s’étonne toujours de voir l’appareil se prendre les roues dans des câbles qui traînent sur cette même moquette, alors que sa caméra est justement là pour éviter le phénomène. Quelques corrections logicielles pourraient ainsi permettre au Saros 10 d’atteindre la perfection. Et ce n’est pas beaucoup demandé vu son prix de lancement.
Note de la rédaction : 4,4/5
- Navigation : 3,5/5
- Qualité d’aspiration : 4,5/5
- Qualité de lavage : 4/5
- Ergonomie de l’application : 5/5
- Entretien : 5/5
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