
Un décret publié le 24 août au Journal Officiel permet désormais aux chefs d’entreprise de cacher leur adresse personnelle dans le registre national des entreprises. Une mesure prise après différents enlèvements de personnes du milieu des cryptomonnaies. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a annoncé sur son compte X «une avancée concrète», qui permet désormais une meilleure protection de la vie privée des chefs d’entreprise, et de «garantir leur sécurité».
Cette nouvelle initiative, portée par la députée Olivia Grégoire (Ensemble), a débouché sur un décret pris avec Éric Lombard, ministre de l’Économie, et Véronique Louwagie, ministre déléguée au Commerce. Avant ce texte, les chefs d’entreprise pouvaient déjà demander à l’Institut national de la propriété industrielle de cacher les adresses figurant dans les annexes du registre. Cette nouvelle mesure généralise la pratique et simplifie aussi la démarche. La protection est ainsi plus large et systématique.
Des mesures renforcées après une série d’enlèvements
L’urgence de cette mesure est apparue au cours d’une série d’enlèvements. En janvier 2025, c’est le cofondateur de Ledger, David Balland, et sa compagne qui ont été touchés, selon Le Parisien. Le chef d’entreprise avait été brièvement enlevé et sa partenaire avait été retrouvée ligotée dans une voiture. En mai 2025, un nouvel enlèvement a eu lieu. Cette fois-ci, c’est la fille et le petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaies Paymium qui ont marqué les esprits. Survenu dans le XIe arrondissement de Paris, l’enlèvement avait été filmé et était ensuite devenu viral.
Après ces faits, le gouvernement français a donc décidé de réunir mi-mai 2025 les principaux acteurs du secteur, le préfet de police de Paris, ainsi que des directeurs généraux de la police, de la gendarmerie et de l’Association pour le développement des actifs numériques. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, avait annoncé plusieurs mesures de protection en prévention, allant d’actions physiques et techniques à des protocoles d’urgence en cas de menace avérée ou d’enlèvement. Parmi ces mesures figurent notamment l’accès prioritaire au 17, mais aussi une consultation de sûreté au domicile des personnes exposées, et un briefing de sécurité assuré par le GIGN, le Raid et la BRI.


















