Le 13 mai dernier, une jeune femme de 34 ans échappait de peu à un kidnapping en plein jour dans les rues du XIe arrondissement de Paris. Fille du PDG de la plateforme d’échange Paymium, les images de cette tentative de rapt diffusées au JT de 13h de TF1 avaient suscité une vague d’indignation, à commencer par Eric Larchevêque. L’entrepreneur, cofondateur de l’entreprise Ledger, n'avait pas manqué de passer un coup de gueule sur les réseaux sociaux, lui qui avait vu son associé, David Balland, enlevé avec sa compagne dans le Cher, puis être séquestré. Ses ravisseurs, afin d’obtenir une rançon en cryptomonnaie, n’avaient pas hésité à lui sectionner un doigt avant d’envoyer la vidéo à Eric Larchevêque.

Alors que ces enlèvements se multiplient en Europe dans le milieu de la cryptomonnaie et afin d'éviter que d’autres événements de ce type se reproduisent dans le futur, les entrepreneurs ont décidé d’apporter une indication non négligeable aux kidnappeurs, rapporte Les Numériques. Comme l’explique le dirigeant de Chainalysis, Johnathan Levin, contrairement à ce que la plupart des gens pensent, la cryptomonnaie est traçable. «Pour une raison quelconque, il existe une perception selon laquelle la crypto est un actif intraitable, ce qui se prête vraiment à certains comportements criminels», a-t-il fait savoir.

Une meilleure protection des professionnels du secteur

Face à ces actes de violence, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a reçu vendredi 16 mai les entrepreneurs français en cryptomonnaie avec un seul objectif : celui de travailler à la sécurité de ces derniers. À l’issue de cette réunion qui s’est tenue place Beauvau, le ministre a tenu à être limpide. «Ces enlèvements en série qui frappent les professionnels du secteur crypto seront combattus avec des outils spécifiques, à la fois immédiats et de court terme pour prévenir, dissuader et entraver pour protéger la filière», a-t-il indiqué.

Dans le détail, cette protection voulue par Bruno Retailleau s’articule autour d’une collaboration renforcée entre les forces de sécurité intérieure, un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17 pour les professionnels du secteur et leurs proches ainsi que de la mise en place d’un «double point de contact avec le numéro 17 pour toute forme d’urgence». Quant aux forces policières, celles-ci seront prochainement formées à la lutte contre le blanchiment des cryptoactifs.