
Donald Trump accélère la transformation de la banque centrale américaine. Comme l'indique L'Opinion, le président des Etats-Unis a annoncé, jeudi 7 août sur son réseau Truth Social, qu'il comptait nommer Stephen Miran, actuel président du Conseil économique de la Maison Blanche, comme gouverneur intérimaire à la Fed. Ce poste deviendra vacant à la suite du départ anticipé d'Adriana Kugler, nommée en 2023 par Joe Biden et dont le mandat devait se terminer en janvier 2026. «Dans l’intervalle, nous continuerons à chercher un remplaçant permanent», a précisé le président. La nomination doit encore être validée par le Sénat, dominé par les républicains.
Pour Donald Trump, ce choix s'inscrit dans une volonté affichée de peser sur la politique monétaire. Depuis son retour à la Maison Blanche, il appelle à des baisses marquées des taux directeurs, faisant fi de l'indépendance traditionnelle de la Fed. Dans son message, il a salué le parcours académique de Stephen Miran, titulaire d'un doctorat en économie de Harvard, et son rôle lors du premier mandat présidentiel : «Il fera un travail remarquable». Cette arrivée, si elle est confirmée, porterait à sept le nombre de membres au conseil des gouverneurs, tous participant aux décisions du comité de politique monétaire (FOMC).
L'opposition démocrate dénonce l'ingérence de Trump
Le départ d'Adriana Kugler offre à Trump l'occasion de remodeler plus rapidement l'institution. D'autres nominations se profilent, à commencer par le remplacement du président actuel de la Fed, Jerome Powell, dont le mandat prend fin au printemps. Ancien choix de Donald Trump, ce dernier est désormais ouvertement critiqué par le chef de l'Etat, qui a même suggéré aux autres gouverneurs de le pousser vers la sortie. Parmi les favoris à sa succession, Christopher Waller, ex-gouverneur partisan d'une baisse des taux, apparaît comme un allié potentiel de la ligne défendue par la Maison Blanche.
Mais cette stratégie ne manque pas de susciter des accusations d'ingérence. Les prises de position de Stephen Miran sur les droits de douane et les échanges internationaux en font une cible privilégiée pour l'opposition. Elizabeth Warren, figure du camp démocrate, n'a ainsi pas tardé à réagir : «Stephen Miran est un fidèle partisan de Trump et l'un des principaux architectes de sa politique douanière chaotique, qui pèse sur le portefeuille des Américains et notre économie». La sénatrice prévient qu'elle interrogera le candidat lors de son audition au Sénat pour déterminer «s'il servira le peuple américain en tant que voix indépendante au sein de la Fed ou s'il se contentera de servir Donald Trump».

















