La Claise, une modeste rivière qui veine le sud de la Touraine, s’engouffre dans la roue métallique, faisant entendre la musique des milliers de gouttes qui perlent sur les pales. Pour illustrer ce tableau idyllique, une grande demeure aux volets bleus, à l’ombre de laquelle la mécanique de ce moulin à eau se révèle par un complexe et élégant ensemble d’engrenages et de moyeux. «J’ajouterai un générateur, et je pourrai obtenir une puissance de 25 kilowatts», se félicite Hervé Martin, propriétaire du Moulin de chanvre.

L’informaticien à la retraite fait partie des 26 détenteurs de moulin à eau ayant entrepris des discussions avec la préfecture de l’Indre-et-Loire pour permettre à ces ouvrages du passé de retrouver «un sens», rapporte Philippe Vanbockstael, le président de l’Association des moulins de Touraine (AMT).

«Il faut que les moulins retrouvent une raison d’être»

Il fut un temps, pas si lointain, où l’eau et le vent fournissaient la principale énergie dont l’homme disposait. Grâce à ces deux sources, nos aïeux ont pu moudre, broyer, piler, tanner, pilonner. La métallurgie a pu se développer avec force. «A la fin du XVIIIe siècle, notre pays comptait 10 000 moulins à eau et 10 000 moulins à vent», détaille Pierre Meyneng, le président de la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins (FFAM). L’arrivée de la machine à vapeur marque un premier coup d’arrêt à l’utilisation de la ressource hydraulique, mais c’est bien au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que les moulins à eau s’endorment pour ne plus devenir que des vestiges patrimoniaux.

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