Après douze ans de retard, Flamanville raccordait au réseau électrique son troisième EPR le 20 décembre dernier. Une opération de «couplage» permettant d’injecter dans le réseau électrique ses premiers électrons et faire passer de 60 à 63 gigawatts la puissance du parc nucléaire français. Une longue phase de mise en service devait se poursuivre jusqu’à cet été afin que le réacteur atteigne sa pleine puissance, mais Flamanville 3 connaît des problèmes à répétition depuis le début de l’année. Résultat, comme l’indiquent Les Echos, sur ses 100 premiers jours de mise en service, il avait connu 76 jours de maintenance.

Une phase de maintenance, non prévue, observée depuis mi-février et qui devait se terminer mi-mars. Mais comme l’ont appris nos confrères, de nouvelles avaries sur des «matériels», poussent EDF à retarder son redémarrage et l’arrêt de maintenance a été prolongé jusqu’au 17 avril. Sauf qu’EDF indique désormais que cet arrêt est «susceptible de se prolonger». En effet, à l’inverse des premiers travaux de maintenance, ceux observés depuis février n’étaient pas prévus et les opérations ont déjà été prolongées à six reprises.

De lourds travaux à effectuer ?

Un porte-parole joint par Les Echos indique que les travaux doivent concerner «plusieurs matériels dans la partie nucléaire de l'installation» et plus précisément un outil de mesure de la qualité de l'eau du circuit primaire du réacteur ainsi que d’autres «matériels». Une source de nos confrères évoque l’attente d’un «doigt de gant», un petit tube à changer. En attendant, d’autres opérations de maintenance seraient menées en parallèle.

Entre-temps, d’autres problèmes ont été réglés, indique EDF, comme un problème de débit. Mais le calendrier de mise en service va-t-il être chamboulé alors que l’EPR n’a fonctionné que 24 jours depuis sa mise en service ? Si EDF maintient son calendrier de pleine puissance d’ici cet été, il y a quelques jours, La Tribune indiquait que l’EPR «ne pourra pas livrer toute sa puissance sans de lourds travaux». L’intervention pourrait intervenir lors de la visite initiale complète (qui dure huit mois), soit au printemps 2026.

Fin mars, une avarie avait également eu lieu à Flamanville, cette fois-ci sur le réacteur numéro 1 en cours de redémarrage. Une fuite de vapeur d’eau s’était alors déclarée, mais aucun personnel n’était présent. Raccordé au réseau depuis 45 ans, l’EPR 1 était également à l’arrêt depuis le 6 décembre pour des opérations de maintenance.