Invité de l’émission La Grande Confrontation sur LCI ce mercredi 5 novembre, Philippe d’Ornano, PDG du groupe de cosmétiques Sisley, a livré un diagnostic sévère sur la situation économique française. Selon lui, la France «a découragé l’activité» au cours des trente dernières années, freinant la compétitivité et la création de richesse. «Le débat est très mal posé, il est toujours posé en France en opposition les uns par rapport aux autres, alors qu’en réalité on est dans le même bateau», a d’abord regretté le chef d’entreprise.

Pour Philippe d’Ornano, les entreprises françaises subissent un handicap majeur face à leurs concurrentes européennes : elles supportent environ «130 milliards d’euros de taxation supplémentaires» par rapport aux entreprises européennes. Une situation, qui selon lui, a contribué à «scléroser» l’économie nationale. «Ce qu’on a fait en France, pendant les trente dernières années, tous bords politiques confondus, c’est qu’on a découragé l’activité», a-t-il affirmé.

Une économie «sclérosée»

Et d’expliquer : «Si vous êtes en économie ouverte, qu’il n’y a pas de douanes, que les échanges se font normalement et que vous produisez des produits en ayant 130 milliards de plus de taxation, vous vous sclérosez. Votre activité diminue. «Et qu’est ce qui s’est passé pendant trente ans ? On a eu un chômage de masse, qui est très défavorable à la population française et aux salariés», a-t-il ajouté. Le PDG de Sisley reconnaît toutefois une embellie au cours des dernières années : «On a eu un rebond à partir de la fin du mandat de François Hollande et du premier mandat d’Emmanuel Macron, où cet écart de taxation a été diminué d’a peu près 20%», a-t-il souligné.

Philippe d’Ornano dresse également le constat d’une désindustrialisation profonde du pays. «On s’est complètement désindustrialisé, on a perdu nos savoir-faire», déplorant les ventes d’entreprises à des acteurs étrangers qui ont par la suite délocaliser. «On s’est retrouvé avec un véritable appauvrissement du pays», dénonce-t-il.

Pour le patron de Sisley, la priorité doit être de redonner confiance et moyens à «ceux qui créent la richesse» : «Il faut placer les entreprises, c’est-à-dire les entrepreneurs et les salariés, dans des conditions où ils peuvent être compétitifs», soutient-il.