
Les petites et moyennes entreprises sont en difficulté cette année. Selon le baromètre réalisé par l’association GSC et la société Altares, révélé par RMC, ce sont désormais plus de 30 000 dirigeants qui ont perdu leur emploi entre janvier et juin 2025. Une hausse de 4,3% par rapport à l’année dernière à la même période. Sans surprise, ce sont donc toujours les petites entreprises qui sont les plus touchées : les entreprises de moins de cinq salariés sont celles qui représentent plus de huit pertes d’emploi sur dix. Les entreprises concernées sont dirigées par des patrons d’un âge médian de 46 ans. En France, certaines régions sont davantage touchées, comme la Nouvelle-Aquitaine, où 2.754 dirigeants sont touchés. Pourtant certaines régions connaissent parallèlement une légère amélioration, comme la Bourgogne-Franche-Comté, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand Est.
Des chiffres qui traduisent une économie fragilisée, et cette fragilité se généralise, selon Hervé Kermarrec, président de l’association GSC. Pour lui, ces données témoignent «d’une activité économique ralentie» mais aussi de «trésoreries tendues» pour ces petites structures. Parmi les entreprises touchées, les plus solides ne sont pas épargnées non plus. Et cette tendance risque de se confirmer lors du second semestre, d’après le président de GSC.
Petits commerces et dirigeants expérimentés en première ligne
Même si les microentreprises sont les plus vulnérables, les plus grosses entreprises sont désormais elles-aussi concernées par cette hausse des pertes d’emploi, même celles dirigées par des patrons expérimentés. Émilie, commerçante bordelaise et patronne d’un commerce de mobilier et de décoration depuis dix ans, a aussi dû fermer son entreprise. En cause : une dernière année avec beaucoup d’impayés et une baisse d’activité.
«Au travers des années, tout s’est complexifié. Tu commences à avoir des problèmes personnels, le stress, les impayés, etc. À un moment, ton cerveau, il dit stop» explique-t-elle à RMC. Émilie rendra les clés de son local lundi prochain, et pour elle, c’est l’heure du bilan avec ses salariés. Plus tard, la chef d’entreprise se relancera sûrement dans une autre forme, mais pour les entrepreneurs il est de plus en plus dur de se projeter sur le long terme.


















