
Après Anne Hidalgo, c’est au tour de la maire du VIIIe arrondissement de la capitale, Jeanne d’Hauteserre, d’être au cœur d’une polémique pour ses notes de frais. Cette dernière a dépensé plus de 35 700 euros en cinq ans pour des vêtements avec son enveloppe de frais de représentation, a en effet révélé Libération. Interrogée sur BFMTV samedi 4 octobre, Jeanne d’Hauteserre a assumé ses dépenses : «Comme vous le savez, chaque maire a une enveloppe de 990 euros par mois et il peut le dépenser comme il veut. Et moi, j’ai préféré effectivement m’acheter des fringues pour être bien sapée», s’est-elle défendue.
Face à cette controverse, Marine Tondelier a pointé le sexisme autour des notes de frais. «Je constate quand même que les femmes en politique font l’objet de toujours plus, et bien plus, de critiques que les hommes», a déploré la secrétaire nationale des écologistes ce dimanche sur BFMTV. Et de poursuivre : «J’ai entendu au début du mandat de 2022 et de 2024, des critiques horribles, atroces sur des femmes politiques qui allaient en hémicycle (…) Quand vous êtes une femme et que vous allez dans l’hémicycle avec des vêtements qui ne sont pas dans les standards de l’hémicycle, on vous explique que c’est une honte et que c’est un non-respect de la République. Si vous vous habillez bien, on demande toujours et la marque, et la couleur, où c’est fabriqué, et en quelle matière. Et moi, c’est OK, je réponds à tout, il n’y a pas de problème».
«C’est quand même marginal»
Réagissant aux propos de Jeanne d’Hauteserre, Marine Tondelier souligne : «On ne pose jamais ces questions aux hommes, et ça commence à me poser un problème. Ce genre de propos décrédibilisent la classe politique parce que c’est quand même marginal. La plupart des élues femmes doivent être toujours bien habillées, bien maquillées, bien sapées, certes, mais se débrouillent toutes seules.»
La conseillère régionale des Hauts-de-Seine a également partagé un souvenir révélateur : «Quand j’ai commencé la politique à Hénin-Beaumont, j’ai Marine Le Pen qui a débarqué en 2008-2009, elle commençait à arriver sur les marchés. Et je me rappelle de femmes qui n’étaient pas du tout pour le Rassemblement national et qui disaient ‘elle est belle quand même’, parce qu’il y avait une stature. Elle arrivait avait des vestes blanches, elle avait son brushing parfait, et il y avait un truc qui en imposait.» Et de conclure : «Et en fait, on attend des femmes politiques qu’elles en imposent, qu’elles aient l’air crédible, ça passe aussi par l’aspect présentation».


















