
La prime de Noël va-t-elle être réservée aux familles les plus modestes avec enfants ? C’est ce qu’a laissé entendre le nouveau ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, justifiant la mesure par «l’état des comptes de la Sécurité sociale». Mercredi soir, le ministre de l’Economie est allé en son sens, jugeant sur LCI «assez raisonnable» et pas «choquant» de réserver la prime de Noël aux allocataires de minima sociaux ayant des enfants. Et d’ajouter : «On propose de recentrer le dispositif sur ceux qui croient encore au Père Noël.»
Depuis, la polémique est là et ne cesse pas. Invitée de la matinale de TF1, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a jugé «honteux» et «indécent» de réduire cette aide aux familles les plus modestes. Sophie Binet s’est même permise d’attaquer directement le gouvernement : «Au lieu de s’attaquer aux milliardaires, le gouvernement va faire les poches de ceux qui galèrent déjà à finir leurs fins de mois», fustigeant une nouvelle fois une décision «honteuse» et «mesquine».
La prime de Noël obtenue de haute «lutte» par la CGT ?
Qualifiant la prime de Noël de «conquête et d’une lutte qui a été menée par la CGT et par les chômeurs en 1997-1998 (…) pour l’arracher pour les plus précaires», la leader du syndicat demande donc au gouvernement de «revenir en arrière sur ce point», car cela «est indispensable». Cette prise de position ressemble en tous points à celle de sa collègue de la CFDT. Il y a quelques jours, Marylise Léon concédait qu’il y avait «des dépenses à regarder». Toutefois, elle s’était inscrite en faux contre le terme de «générosité» employé par le ministre du Travail.
«Je n'aime pas ce terme de générosité, parce que c'est un système de protection sociale auquel beaucoup de concitoyens sont attachés et auquel ils contribuent», lâchait la secrétaire générale de la CFDT, ajoutant que la somme de 150 euros, «ce n'est pas un luxe !» Elle avait enfin rappelé sur RMC qu’on avait «un système de protection sociale qui est très important pour beaucoup de personnes».
Pour rappel, la prime de Noël donne droit à un montant de 152,45 euros pour une personne seule, 228,68 euros pour un foyer de deux personnes sans enfant et 320,15 euros pour un couple avec deux enfants. Les montants varient ensuite selon la composition du foyer. Pour en bénéficier, il faut remplir des conditions de ressources : elle est destinée aux personnes touchant le revenu de solidarité active (RSA) mais également à certains allocataires de l’AER (allocation équivalent retraite) ou de l’ASS (allocation de solidarité spécifique).



















