«Des rats qui quittent le navire.» Sophie Binet n'avait pas hésité au moment de qualifier les grands patrons qui menaçaient le pays en cas d’adoption de la taxe Zucman. Selon la secrétaire générale de la CGT, leur «seul objectif est l’appât du gain». Des propos qui lui valent désormais d’être mise en examen, a révélé la principale intéressée sur France Inter, mardi 2 décembre. Une annonce loin d’être inattendue étant donné que le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance) avait annoncé porter plainte en février dernier. La procédure est, dans ce cas, presque automatique.

«Extrêmement choquée», Sophie Binet assure qu’elle «fait que [son] travail de syndicaliste, à savoir dénoncer les délocalisations et dénoncer les inégalités de répartition des richesses et le fait que les milliardaires paient toujours moins d’impôts et ne se sentent plus responsables de l’emploi en France». Pour ce qui est de la comparaison avec des rats qui quittent un navire, la dirigeante de la CGT invoque l’utilisation d’une image populaire. Par ailleurs, elle estime qu’elle a dit «tout haut ce que tout le monde pense tout bas». Et d’ajouter : «Je pense que c’est important dans le débat public qu’on puisse parler sans langue de bois.»

Un «jugement de valeur négatif», pour l’association Ethic

Sophie Binet a avancé un autre argument au micro de France Inter : «Nous avons beaucoup plus de multinationales qui n’en ont rien à faire de l’emploi en France, comme LVMH.» Or, d’après elle, il s’agit là d’un véritable «handicap pour l’économie française». Pire encore, la patronne de la CGT affirme que «les multinationales françaises traitent très mal leurs sous-traitants».

De son côté, l’association Ethic avait estimé qu’en tenant de tels propos, Sophie Binet s'attaquait directement à tous les grands chefs d’entreprise, sans exception. Elle regrettait que la patronne de la CGT ait émis «jugement de valeur négatif qui entache nécessairement leur honneur et leur réputation». La comparaison avec les rats a particulièrement choqué le mouvement patronal.

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