Les arrêts de travail ont déjà été durcis par les députés début novembre. Ils pourraient l’être encore plus au Sénat. Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, les députés ont voté un amendement limitant la durée des arrêts maladie à un mois pour un premier arrêt. A l’origine, le gouvernement prévoyait de limiter les primo-prescriptions à quinze jours pour les arrêts prescrits par les médecins de ville, et à trente jours à l'hôpital. L'amendement socialiste fixe également à deux mois la limite des renouvellements des arrêts de travail.

Toujours dans le cadre de ce projet de loi débattu au Sénat, des parlementaires proposent un amendement pour modifier le troisième alinéa de l’article L. 6316-1 du Code de la santé publique. Ce dernier, signé par vingt-quatre sénateurs, vise tout simplement à «interdire le renouvellement d’un arrêt de travail en télémédecine» (ou téléconsultation). Pour eux, «un acte de télémédecine ne peut avoir pour objet le renouvellement d’un arrêt de travail».

11,3 milliards d’euros en 2024

Les sénateurs expliquent pourquoi ils s’opposent au renouvellement d’un arrêt maladie en téléconsultation : «Alors que les dépenses d’indemnités journalières sont en constante augmentation (passant de 6,8 milliards d’euros en 2014 à 11,3 milliards d’euros en 2024), il est impératif de mieux encadrer les arrêts maladie et notamment ceux délivrés en télémédecine.»

De façon générale, les parlementaires veulent lutter contre l'absentéisme au travail. Lors de la défense du PLFSS 2026, la ministre de la Santé Stéphanie Rist avait insisté sur la flambée de coût des arrêts de travail pour la Sécurité sociale : «11 milliards de dépenses sur les arrêts chaque année, c'est +6% par an depuis cinq ans.» Selon un rapport de l’Assurance maladie cité par Capital, le montant total des indemnités journalières maladie a connu une hausse de 28,9% entre 2010 et 2019, puis de 27,9% entre 2019 et 2023.