
La scène s’est déroulée un peu avant 17 heures, à Alcarràs, en Catalogne. Gheorghe Vranciu, soixante et un ans, originaire de Roumanie, travaillait dans une exploitation agricole depuis le 7 août. Chargé de cueillir des fruits dans une exploitation agricole, sous un soleil et une température de 40 degrés, il était un employé pour la saison. Dans l'après-midi du 11 août dernier, il a soudain eu des vertiges avant de s’évanouir dans l’exploitation. L’employé, auparavant ouvrier dans le bâtiment, a été amené à travailler dans l’exploitation en raison de problèmes de santé, notamment des douleurs lombaires et une rétention d’eau dans les jambes.
Lundi 11 août, après s’être évanoui, Gheorghe Vranciu décède en raison d’une «insuffisance cardiorespiratoire aiguë liée à un stress thermique», selon le rapport médico-légal provisoire relayé par le média catalan Emporda Info. De leur côté, les autorités attendent d’avoir de plus amples informations afin de déterminer la cause du décès. Et si le décès est lié à la chaleur, l’employeur pourrait être considéré comme responsable, notamment des conditions de travail subies lors de ce décès. Selon sa famille, Gheorghe Vranciu travaillait pendant de longues journées, de 7 h à 17 h 30, et n’avait droit qu’à une demi-heure de pause, tout cela en période caniculaire. Pourtant, les services de prévention des exploitations de la région ont indiqué qu’il était préférable d’arrêter le travail après 13 h lors de ces périodes de fortes chaleurs.
Des demandes ignorées par la direction
Après ce décès, un collègue de Gheorghe s’est exprimé sur les conditions de travail. Il affirme notamment que depuis plusieurs semaines, les employés de l’exploitation ont expressément demandé à ne travailler que jusqu’à 13 h, conformément aux recommandations en pleine canicule. Des demandes qui ont été ignorées à plusieurs reprises par la direction : «Ils nous disent non, que quiconque ne veut pas travailler avant 17 h 30 ne doit pas revenir le lendemain. Il est impossible de travailler à 41 ou 42 °C», explique-t-il. Le lendemain du décès, l’entreprise a suspendu ses activités.
Par ailleurs, le fils de Gheorghe raconte que sa responsable lui avait recommandé de «se reposer à l’ombre d’un arbre», l’endroit où il a été retrouvé par la suite, sans qu'elle n'appelle de l’aide, la famille ou les secours. La responsable aurait également dit à la famille du défunt qu’il avait bu, mais selon son fils, Gheorghe ne buvait pas. Selon un témoin, les secours sont arrivés à 16 h 30, et le décès est estimé entre 16 h 24 et 16 h 50. La famille de Gheorghe, elle, n’a été informée qu’à 20 h par un appel du recteur de l’église de Lérida.


















