
Le pape François, une icône de mode ? En 2013, le magazine américain pour homme Esquire le désigne l’homme le mieux habillé de l’année saluant ses tenues «modestes» et sa «rupture avec la tradition esthétique» qui caractérise les papes depuis des décennies. Pourtant, le chef de l’Eglise, décédé le 21 avril est resté fidèle à une tradition : la maison Gammarelli. Voilà plus de 100 ans que cette dernière habille les papes.
Depuis Pie XI, élu en 1922, à l’approche de chaque conclave, l'institution romaine fabrique trois soutanes, de trois tailles différentes, S, M et L, pour vêtir le nouveau pape, dès son élection. Le prochain conclave, qui se déroulera 15 à 20 jours après le décès du pape François, n'échappera pas à cet héritage qui pourrait dater de bien plus longtemps. L’entreprise italienne fondée en 1798, interrogée par Capital, confie ne pas avoir «conservé d’archives des premières années».
Le style du pape François «basé sur la simplicité»
La soutane du pape est une «pièce unique», explique Lorenzo Gammarelli, le directeur de la boutique. Le vêtement blanc est confectionné en «deux jours et demi» de travail chez le tailleur romain. Côté étiquette, le vêtement est «pure laine». «Le type exact du tissu change au fil des saisons : il est plus lourd en hiver et plus léger en été». Les artisans de Gammarelli en fabriquent «deux ou trois par an» pour habiller le chef de l’Eglise à chacune de ses sorties publiques.
Les tailleurs du Saint-Siège se tiennent à la disposition du Vatican. «Nous fabriquons tout ce que demande le pape», explique l’entreprise. En ce qui concerne le pape François, dont les funérailles auront lieu samedi 26 avril sur la place Saint-Pierre au Vatican, ce dernier «n'a jamais eu de demandes. Son style est basé sur la simplicité», indique la société. Dès son élection, le pape François a laissé de côté les souliers rouges pour des mules plus discrètes, des chaussures orthopédiques. Fini aussi les croix en or que portait Benoît XVI, le pape François lui préférait une croix de fer. Gammarelli fabrique aussi des chapeaux, que le chef de l’Eglise décédé ne portait pas.
L’entreprise italienne fournit tout «le clergé». «Nos clients vont du séminariste au Saint Père, en passant par toutes les étapes intermédiaires», explique Lorenzo Gammarelli et travaille parfois avec des tailleurs de «théâtre ou de cinéma» pour fournir les tenues du Vatican. Pour les autres, il reste les chaussettes Gammarelli vendues à 22 euros la paire et cousues de fil d’Ecosse, elles sont disponibles en ligne mais pas fabriquées artisanalement par les tailleurs de la boutique italienne. Quant au prix de la soutane du futur pape, son prix reste secret, Gammarelli ne souhaitant pas communiquer sur cette information.



















