Une première vague d’investisseurs débarque en effet dans les vignobles provençaux. Dès 1997, lord Anthony Bamford, un milliardaire anglais, fondateur de l’entreprise d’engins de chantiers JCB, acquiert Château Leoube. Son emplacement est idéal : 560 hectares (dont 75 de vignes) d’un seul tenant au bord de la Méditerranée face à l’île de Porquerolles ; en 1998 et 1999, l’homme d’affaires américain Tom Bove achète successivement le Château Miraval (600 hectares dont 30 de vignes) et le Château La Mascaronne ; en 2001, le groupe Bolloré (qui contrôle également Prisma Media, éditeur de Capital) est choisi par le tribunal de commerce de Saint-Tropez pour reprendre le cru classé de La Croix à La Croix-Valmer (105 hectares de vigne), dont les vignes sont à l’abandon, et celui de la Bastide blanche (15 hectares) dans la presqu’île de Saint-Tropez.

Toujours en 2001, Philippe Austruy, un promoteur immobilier spécialisé dans la construction de cliniques et de maisons de retraite, atterrit en Provence. Un peu par défaut : il cherchait un château dans le Bordelais, il devient propriétaire d’une commanderie perdue dans la nature, à côté de Flassans-sur-Issole, dans le Var. « A Bordeaux, soit les prix étaient hors de portée, soit les domaines n’étaient pas beaux, nous confie-t-il ; je voulais quelque chose de potentiellement beau. Je ne voulais pas faire du vin sans regarder, je voulais faire du vin en m’y impliquant. »

Un jour d’hiver de 1998, un ami le convie dans sa demeure varoise et lui fait goûter ses vins locaux. Il les trouve bons et décide de réorienter ses recherches dans cette région. Un peu plus tard, on lui parle « d’un domaine situé loin de tout, à 2 kilomètres de la route, d’une vieille commanderie dont de nombreux bâtiments sont effondrés ».

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