Dans un contexte de tensions internationales croissantes et de nécessité pour la France d’accélérer son réarmement, Alain Minc a avancé sur franceinfo le 11 mars une proposition audacieuse : instaurer un «emprunt forcé» auprès des Français assujettis à l’impôt sur le revenu.

Pour l’essayiste et ancien conseiller politique, la meilleure solution pour financer l’effort de défense sans augmenter immédiatement les impôts serait d’imposer aux contribuables concernés un prêt à l’État équivalent à la moitié de leur impôt sur le revenu de l’année précédente. «Les plus modestes ne le payent pas et sont protégés», souligne Alain Minc, précisant qu’il ne s’agirait pas d’un impôt déguisé. L’État rembourserait cette créance avec un taux d’intérêt compris entre 3 % et 4 % après une période définie, probablement cinq ans.

Impliquer les Français dans l’effort de défense

Selon Alain Minc, cette mesure permettrait d’engager directement la population dans l’effort de défense nationale. «Je pense que le discours de mobilisation du Président ne peut tenir que s'il y a une mesure ou une autre qui impacte la vie de chacun d'entre nous [...] Il faut que les Français se rendent compte dans leur vie que quelque chose a changé»., affirme-t-il, estimant que cette initiative renforcerait la prise de conscience collective face aux défis sécuritaires actuels.

Si cette solution n’était pas retenue, Alain Minc propose une autre piste : la suppression de trois jours fériés pour financer la défense par une augmentation du temps de travail. «Je sais que c’est un combat perdu à cause du climat politique où on n’ose rien faire, mais ce n’est pas une raison», déplore-t-il, fustigeant un manque de courage politique sur ces sujets.

Un défi budgétaire majeur pour l’Europe

Cette proposition intervient alors que la France et l’Europe doivent assumer davantage de responsabilités en matière de défense, notamment face au désengagement progressif des États-Unis de l’aide militaire à l’Ukraine. L’autonomie stratégique européenne implique ainsi un effort budgétaire considérable, dans un contexte où la France est déjà confrontée à un niveau d’endettement élevé.