
Le couperet est tombé. Mardi 22 juillet, deux juges d’instruction parisiens ont ordonné un procès devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d’influence à l’encontre de Rachida Dati et Carlos Ghosn. Invitée sur le plateau de LCI à réagir à cette annonce, l’actuelle ministre de la Culture s’est montrée très offensive, bien décidée à démontrer l’existence et la pertinence des prestations de conseil qu’elle est accusée d’avoir perçues entre 2010 et 2012 pour un montant de 900 000 euros pour un contrat de conseils juridiques au bénéficie de la structure chapeautant l’alliance Renault-Nissan, la RNBV.
S’en prenant directement à ses détracteurs dont «certains instrumentaient cette affaire de manière un peu honteuse», la ministre a fait savoir que «partout où je suis, je me défends». Pointant dans le même temps le travail de la justice dans ce nouveau volet judiciaire, Rachida Dati a déploré que «des magistrats refusent de faire leur travail selon le code de procédure» tout en affirmant qu’elle ne «renoncerait à rien». «Je ne vais quand même pas me résigner […] ils essaient de me mettre un genou à terre, mais je ne vais quand même pas mettre le deuxième», a-t-elle déclaré. Une sortie qui a aussitôt suscité une réaction indignée du président du tribunal de Paris :«Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense, au titre d’une prise de parole assurant le respect de sa présomption d’innocence, l’opprobre jeté publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire et sape la confiance légitime des citoyens dans la justice», a déclaré Peimane Ghaleh-Marzban. De son côté, le procureur de la République financier a aussi réaffirmé son soutien au parquet national financier, en précisant que «la critique d’une décision de justice ne peut être effectuée que dans le seul cadre de l’exercice des voies de recours prévues par le code de procédure pénale».
Un calendrier qui interroge
Mais c’est surtout le calendrier dans lequel intervient cette nouvelle procédure judiciaire qui interroge la membre de l’exécutif. Alors que Michel Barnier s’est officiellement porté candidat pour l’élection législative partielle dans la 2e circonscription de Paris, Rachida Dati, elle, serait selon plusieurs indiscrétions, prête à se lancer elle aussi dans la course en vue d’avoir un tremplin pour les élections municipales de 2026 à Paris. «Il y a une commission d’investiture lundi prochain s’agissant de la circonscription dans laquelle la mairie du VIIe est concernée et aujourd'hui, je reçois une ordonnance de renvoi», a-t-elle fustigé. Et d’ajouter : «De la même manière, en 2019, l'enquête a été ouverte au moment où j'ai été investie comme candidate à la mairie de Paris. Je pose ça sur la table.»
Déplorant dans le même temps toute une procédure «émaillée d’incidents», avec notamment des documents importants qui sont introuvables, des perquisitions illégales et un rapport incomplet, Rachida Dati a tenu à être limpide quant à son avenir au sein du gouvernement. Non, elle ne démissionnera pas. «Je ne suis pas condamnée. Je ne vais quand même pas mettre un genou à terre», a-t-elle expliqué.

















