Une canette flashy, une promesse de fête... et des jeunes totalement saouls. Voilà le cocktail explosif que propose Vody, la nouvelle boisson qui affole les ados et inquiète les autorités sanitaires. Derrière ses airs de soda branché, ce breuvage fabriqué en Allemagne par le groupe Cody’s Drink, est en réalité un mélange détonant de vodka, de rhum ou de gin, associé à de la caféine, de la taurine et du sucre.

La gamme compte sept versions (nature, citron, tropical, aux herbes…) dont la teneur en alcool peut monter jusqu’à 22 degrés, soit presque le double d’un verre de vin et cinq fois plus qu’une bière classique. Le pire c’est que cette boisson n’est pas vendue comme un alcool. Voici comment la marque décrit Vody sur son site internet : «Si vous voulez sortir le soir à des fêtes ou en discothèque, il vous faudra le bon mélange - de gens, de musique et de boissons. Le mélange rafraîchissant et sympa de boisson énergisante classique et de vodka vient garantir la bonne humeur et l’endurance».

4 euros la canette de 250 ml

Format pratique, packaging stylé, goût sucré qui masque l’alcool : tous les ingrédients sont réunis pour séduire les adolescents… Très consommées aux Antilles et en Afrique, ces boissons sont désormais vendues en France, dans les supérettes de quartier et sur des sites internet, autour de 4 euros la canette de 250 ml.

Mais outre l'important taux d’alcool, le mélange de taurine, de caféine et de sucre inquiète les professionnels de santé car les conséquences de ce cocktail seraient dangereuses. La caféine et la taurine peuvent provoquer de la tachycardie chez les plus fragiles, tandis que le sucre provoque de la déshydratation et cache le goût de l'alcool ce qui peut pousser les jeunes à en consommer davantage sans se rendre compte de leur état d’ébriété. Autre problème : la consommation de ces produits serait même devenue un jeu. Sur les réseaux sociaux et notamment TikTok, les internautes se lancent des défis, le Vody Challenge. Objectif ? Réussir à boire le plus possible de cette boisson en un temps record. Même si la marque recommande de ne pas en consommer plus de deux par jour, des comas éthyliques sont à déplorer.

Vody dans le viseur des autorités françaises

Face à cette situation, les autorités françaises ne restent pas les bras croisés. La DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) a ouvert une enquête pour identifier le réseau de distribution en France et vérifier que la dénomination du produit est correcte. Car vendre de l'alcool comme un soda est trompeur pour le consommateur et illégal. Par ailleurs, des doutes planent sur Cody Drink's. Cette entreprise d'import-export basée à Brême en Allemagne qui dit fabriquer Outre-Rhin à déjà provoqué des dégâts en Afrique de l'Ouest. Elle serait accusé de ne pas produire en Allemagne, comme elle le prétend, et l'adresse de son siège social ne correspondrait pas...